Le 23 janvier 1846, la Tunisie a été le premier pays arabo-musulman (et le deuxième au monde) à abolir l'esclavagisme! Cherche Saâdia désespérément (*) de Naoufel Azara, qui sera donnée à El Teatro les 24, 25 et 26 janvier, rappellera indirectement cet événement historique et combien la Tunisie a été avant-gardiste dans son adhésion aux grandes valeurs universelles. On raconte qu'un roi africain a vu sa fille adorée Saâdia, enlevée par des négriers. Fou de douleur, il abandonne tout : royaume, famille, biens, et il part à la recherche de sa fillette bien-aimée, errant là et ailleurs, dansant et chantant les chansons qu'elle aimait tant, avec l'espoir de la voir apparaître sur le son de sa voix et de sa musique. C'est, d'ailleurs, de là qu'est né le personnage mythique de Bou Saâdia, personnage masqué, chantant et dansant. Parallèlement, dans les montagnes du Caucase, en 1912, une fillette, Safiyé, fut vendue par ses parents à une négrière blanche pour se retrouver, des années plus tard, la dernière Beyya (Reine) de Tunis et devenir Lella Kmar qui fut l'épouse des 3 derniers beys du Royaume de Tunis. Aujourd'hui, Saâdia, est là, fière et altière, portant son projet de vie en bonne jeune Tunisienne, libérée du joug de l'esclavagisme depuis 1846... mais portant encore sur ses épaules les regards lourds et chargés de méconnaissance de l'histoire de la minorité noire et du Droit à la dignité de tout être humain... (*)Cherche Saâdia désespérément Mise en scène : Naoufel Azara. Avec : Yossr Galaï, Leïla Ben Youssef, Malak Zouaïbi, Ghassan Hafsia, Nabil Haggi, Akram Lassoued, l'enfant Tahar Chebbi et la Soprano Marilina Fontanella. Production : El Teatro 2012, in «être Noir-e dans la Verte».