Mercredi 23 janvier dernier, El Teatro a abrité la première de la pièce « Cherche Saâdia désespérément » mise en scène de Nawfel Saâda. Le public présent se comptait sur les doigts d'une main. On se demande si la désertion du public est due au manque de tapage médiatique réservé à la pièce ou parce que c'est la veille du Mouled et que les gens étaient occupés à préparer l 'Assida, ( la crème de pin d'Alep). La représentation de « Cherche Saâdia désespérément » titre piqué au film américain « Cherche Susan désespérément » de Suan Seidelman a coïncidé avec la date de l'abolition de l'esclavage en Tunisie le 23 janvier 1846. Toujours à l'avant-garde, la Tunisie a été le premier pays arabo-musulman à prendre ce genre d'initiative et adhérer aux grandes valeurs universelles. Entre cette date et aujourd'hui, que de livres et de pièces de théâtre ont été réalisés autour de cet événement ? L'auteur du texte a imaginé une fiction dont le personnage principal est Saâdia, une jeune femme noire à la recherche de son père sur un bateau en pleine mer et qui menaçait de chavirer à tout instant. Il est clair que l'auteur s'est inspiré de deux histoires pour concocter le texte de la pièce. La légende dit qu'un roi africain a vu sa fille adorée Saâdia, enlevée par des négriers. Gagné par la douleur, il abandonne tout : royaume, famille et biens et part à la recherche de sa fille bien-aimée. Il erre çà et là en chantant et en dansant les refrains qu'elle aimait tant avec l'espoir de la retrouver lorsqu'elle aura reconnu sa voix. C'est, dit-on, de là qu'est né le personnage mythique de Bou Saâdia, personnage portant un masque et chantant et dansant sur des airs africains. En même temps dans les montagnes du Caucase, en 1912, une autre jeune fille Safiyé a été vendue par ses parents à une négrière blanche pour se retrouver, des années plus tard, la dernière reine (beya) de Tunis et devenir Lella Kmar, épouse des trois derniers beys du royaume de Tunis. Difficile de mettre en scène le thème de l'apartheid sans tomber dans un certain marivaudage. Difficile aussi de dépasser les événements historiques douloureux pour explorer de l'intérieur le cheminement des personnages interprétés par des acteurs amateurs qui se sont certes défoncés mais n'ont pas su être dans la nuance quand le moment l'imposait. Nawfel Azara n'a pu éviter le piège du réalisme cru. Dans le décor d'un navire de marchandises, les personnages n'ont presqu'aucune relation entre eux. Une femme suspendue par les mains durant toute la représentation émet des sons de douleurs et finira par accoucher à la fin du spectacle. Une chanteuse d'opéra apparaît de temps à autre pour chanter des envolées de chant lyrique. Une autre jeune femme tout de blanc vêtue, un gamin se faufilant entre les personnages, Saâdia dans un costume djerbien, le capitaine boiteux et son assistant finissent par être tués à bout portant par ces femmes ; ça a l'air d'être une parodie, mais non, il s'agit bien d'un drame humain mis en scène de manière un peu confuse comme les surtitres qui devaient aider les spectateurs à la compréhension des dialogues mais n'ont fait que les ompliquer parce qu'ils étaient sens dessus-dessous. La pièce est pavée de bonnes intentions qui la sauvent de la catastrophe. Beaucoup d'énergie dépensée pour un résultat maigre. On comprend alors pourquoi le public déserte le théâtre. Inès Ben Youssef
Concert au Centre des Musiques Arabe et Méditerranéenne Grace au soutien de l'Ambassade de la Pologne en Tunisie, ATLAS Art Academy et L'Association Foussayfoussa Musiques et Arts de Nabeul, nous invitent à assister au concert en l'honneur des lauréats de la quatrième édition d'ATLAS Music Academy de Béni M'tir et de la huitième édition des Journées de Néapolis, au Centre des Musiques Arabe et Méditerranéenne , Palais Ennejma Ezzahra, à Sidi Bou-Saïd, Le concert aura lieu aujourd'hui, samedi 26 Janvier 2013 à partir de 16.00H.