Que faire pour contrecarrer le fléau de la contrebande, de la contrefaçon et des étals anarchiques? Force est de constater qu'en ces temps de tractations politiques, le marché parallèle bat son plein. Et ce n'est que la partie visible de l'iceberg de l'économie souterraine. D'ailleurs, la liste des contrevenants, des produits exposés et des places de commercialisation ne cessent de s'allonger au fil du temps. En effet, bien que la révolution ait chassé les vieux démons du trafic des conteneurs, les frontières semblent encore perméables aux produits contrefaits. Ce qui se traduit par une distorsion supplémentaire de l'environnement des affaires qui vient s'ajouter aux secousses douloureuses qu'a connues l'économie nationale. Il est à rappeler à cet égard que les effets collatéraux de la révolution ont fragilisé tous les services de contrôle. Désormais, les efforts consentis par les multiples brigades de contrôle, douanier, économique, policier... quoique renforcés, demeurent incapables de contenir la prolifération des réseaux de l'économie parallèle. De nombreuses déclarations officielles ont mis l'accent sur l'organisation de contrebandiers bien aguerris. De surcroît, il convient de se demander si le développement de ces réseaux mafieux, de plus en plus internationalisés, ne soit pas une facette pour des trafics plus dangereux, notamment d'armes et de drogues. La destination des gains financiers conséquents est aussi douteuse. C'est la sécurité du pays qui est en jeu ! Pour relativiser, il est à signaler que ce phénomène n'est pas spécifique à la Tunisie. D'après plusieurs études, le volume des ventes des produits contrefaits représente près de 10% du commerce mondial. Mais lutter contre ce fléau, visiblement plus intense sous nos cieux, passe par la sensibilisation de toutes les parties prenantes des dangers de ce commerce, à commencer par les clients, ainsi que le renforcement des services de contrôle des frontières jusqu'aux lieux de commercialisation.