En optant pour des produits de contrebande, le consommateur détruit son pouvoir d'achat puisqu'il sera contraint de renouveler ses achats vu la courte durée d'utilisation et la non-performance de ces marchandises. Que faire pour contrecarrer le fléau de la contrebande et ralentir un tant soit peu l'élargissement du marché parallèle? Force est de constater que la liste des contrevenants, des produits exposés et des places de commercialisation ne cessent de s'allonger au fil des jours. En effet, bien que la révolution ait chassé les vieux démons de la contrefaçon, la contrebande et du commerce illicite, le marché parallèle bat encore son plein. Ce qui se traduit par une distorsion supplémentaire de l'environnement des affaires qui vient s'ajouter aux secousses douloureuses qu'a connue l'économie nationale. Parallèlement, les efforts consentis par les multiples services de contrôle, douaniers, économique, policier... quoique renforcés, s'avèrent insuffisants. Dans ce cadre, le consommateur, le maillon faible de cette chaine, dispose d'un important rôle à jouer. Par un comportement citoyen, en renonçant aux offres alléchantes des contrevenants, chaque consommateur pourrait participer activement à la préservation de sa santé, de son budget, ainsi que de renforcer le tissu économique national et préserver le budget. Pour en arriver là, la commission d'information de la commission nationale pour la maîtrise des prix a organisé une séance de travail avec des journalistes et des représentants de la douane pour débattre des plans et des actions appropriés pour lancer une campagne médiatique efficace en vue de sensibiliser le consommateur aux dangers des produits de contrebande et des produits contrefaits. La représentante de la commission a rappelé que cette deuxième campagne coïncide avec l'avènement de plusieurs pics de consommation, notamment la rentrée scolaire, l'Aïd El Kébir. L'objectif est de sensibiliser aussi bien les élèves que les instituteurs à propos des pressions budgétaires des dépenses de la rentrée. Rationaliser les dépenses est de nature à éviter aux parents de se fier aux produits contrefaits qui présentent des risques sanitaires non négligeables. Pour ce qui est de l'Aïd, elle a pointé du doigt la contrebande des cheptels. L'un des officiers de la douane a dressé une longue liste des produits de la contrebande, notamment sur les frontières sud et ouest. Du carburant au tabac en passant par l'électroménager, et les fournitures scolaires, sans oublier les cheptels ovins, tous les secteurs souffrent des tensions du marché parallèle. D'après le douanier, les prix compétitifs de certains produits sur leur marché d'origine explique l'accentuation de ce fléau. Toutefois, compte tenu des conditions de transport, d'emmagasinage et d'exposition, ces produits de contrebande deviennent périmés et nocifs lors de leur mise sur le marché tunisien. Il en découle que toute campagne de sensibilisation passe par la mise en relief des dangers inhérents à l'adoption et l'utilisation de ces marchandises douteuses. A ce titre, il convient de rappeler que les produits contrefaits sont dans la majorité des cas de faible qualité et ne répondent ni aux attentes des consommateurs ni aux normes de sécurité. Outre la qualité, les produits contrefaits sont généralement exposés à des prix dérisoires. D'où, en optant pour ces produits, le consommateur détruit son pouvoir d'achat puisqu'il sera contraint de renouveler ses achats vu la courte durée d'utilisation et la non-performance de ces objets imités. Pour contenir ce fléau toutes les parties prenantes, Etat, producteurs, consommateurs et société civile doivent s'investir dans une guerre de longue haleine. Les producteurs sont appelés à investir davantage dans la protection de leurs marques et modèles par les enregistrements nécessaires, l'administration est appelée à l'actualisation de la réglementation et de veiller à son respect et le consommateur est invité à boycotter tout produit suspect.