L'Institut national agronomique de Tunisie a organisé, le mardi 29 janvier 2013 à Tunis, la «journée scientifique de l'INAT» pour faire connaître les activités de recherche qui y sont menées. Le but de l'évènement, qui a rassemblé un grand nombre d'enseignants-chercheurs et d'étudiants, est d'encourager la création de nouvelles synergies, afin de développer et consolider les structures de recherche. L'Inat compte aujourd'hui 4 laboratoires de recherche : génétique et amélioration des plantes, sciences et techniques de l'eau, ressources animales et alimentaires, économie, sciences et techniques agroalimentaires, ainsi que 3 unités de recherche: écosystèmes et ressources aquatiques, cultures maraîchères et florale et protection intégrée des cultures. Placées sous le signe du développement, ces structures mènent des activités de recherche qui répondent à des besoins concrets dans le secteur agricole. «Nos programmes de recherche sont conçus en fonction des problèmes constatés sur terrain», a affirmé le Pr Nizar Moujahed, du laboratoire ressources animales et alimentaires. « Nous avons par exemple contribué à la réhabilitation d'une race ovine qui a presque disparu, la race sicilo-sarde, grâce à un programme pluridisciplinaire », informe l'enseignant. Seulement, les résultats des recherches ne sont pas toujours appliqués, parce qu'ils ne parviennent pas forcément aux personnes concernées. Les études menées par les chercheurs ne sont pas suffisamment vulgarisées par les organismes de développement, selon Moujahed. Autre problème constaté, la mise à l'écart de la recherche par l'administration. D'après le Pr Jamila Tarhouni, du laboratoire sciences et techniques de l'eau, les laboratoires ne sont pas toujours associés à la prise de décision. De plus, les autorités publiques préfèrent souvent faire appel à des expertises étrangères plutôt qu'aux compétences nationales, en ignorant toutes leurs études et résultats. Néanmoins, la collaboration entre l'Inat et les organismes étatiques demeure étroite. A titre d'exemple, l'unité de recherche écosystèmes et ressources aquatiques, présentée par le Pr Mohamed Salah Romdhane, collabore actuellement avec l'Agence de protection et d'aménagement du littoral pour la réintroduction de la patelle géante dans les milieux insulaires. Elle participe également avec la Direction générale des forêts au programme d'identification, de gestion et de suivi scientifique des sites Ramsar. Et avec la Sonede, elle mène un suivi mensuel de la qualité biologique dans les eaux brutes et dans les stations de traitement des eaux potables de la région nord de la Tunisie. Renforcer es structures e recherche La journée scientifique a été l'occasion d'informer et de communiquer sur les activités de recherche menées au sein de l'institut, avec des enseignants chercheurs de l'Inat mais aussi de tout le secteur agronomique et ses partenaires. Le but était de favoriser le contact entre les enseignants-chercheurs et leur mise en réseau. «Cette initiative est partie du constat que beaucoup de nos enseignants-chercheurs ne font partie d'aucune structure de recherche. Ce type d'événement vise tout d'abord à les encourager à intégrer les unités ou laboratoires de recherche, pour qu'ils puissent contribuer à leur consolidation et à leur développement», a expliqué le directeur de l'Inat, Elyes Hamza. Pour les enseignants qui veulent encadrer des doctorants, cette intégration paraît d'autant plus nécessaire qu'avec le nouveau système de doctorat, on impose un plan de financement que seules ces structures peuvent prendre en charge. La première édition de la journée scientifique de l'Inat sera renouvelée les années suivantes, avec l'idée de mettre en place un système où se créent des traditions. «Tous les ans, il faut qu'il y ait une ou plusieurs journées scientifiques qui seraient, cette fois, plus thématiques», a assuré le directeur.