Suite à l'article "Que se passe-t-il à l'Inat", paru en page 3 de La Presse du dimanche 19 avril, rédigé par quelques parents d'étudiants et tout en les remerciant de leur démarche qui s'est voulue apparemment citoyenne, un nombre d'approximations et d'allégations nécessitent de notre part commentaires et précisions. L'Institut national agronomique de Tunisie est un institut d'enseignement supérieur et de recherche agronomique fondé en 1898, qui compte 150 enseignants chercheurs permanents et vacataires. Cet institut forme aujourd'hui 1.400 étudiants dans les cycles ingénieurs, mastères, doctorats. 95% des enseignants permanents sont docteurs diplômés de grandes écoles et d'universités prestigieuses. Les étudiants sont activement impliqués dans les projets de recherche et de développement au sein de quatre laboratoires, trois unités de recherche, et en collaboration étroite avec la profession, centres techniques et autres services et institutions relevant du ministère de l'Agriculture. Plusieurs projets de recherche internationaux sont régulièrement obtenus par les enseignants chercheurs de l'Inat en réponse à des appels à candidature où la concurrence des équipes de recherche est la règle et l'évaluation a posteriori est de mise. La production scientifique régulière des enseignants de l'Inat est reconnue à l'échelle internationale, par leurs articles scientifiques publiés dans des revues indexées à facteur d'impact. L'Inat n'appartient à aucun classement mondial certes, mais son cas est loin d'être isolé puisque tout simplement toutes les institutions d'enseignement supérieur tunisiennes ne le sont malheureusement pas. Cependant, tous les ans, l'Inat produit un flux de diplômés de l'ordre de 200 ingénieurs, de 150 mastères et d'une cinquantaine de docteurs dont les lauréats sont orientés vers des études post-universitaires à l'étranger (Europe, Japon, Canada). La satisfaction de nos correspondants étrangers se mesure par leur disposition à recruter un nombre croissant de nos diplômés. Dans ce cadre, une vingtaine de conventions de cotutelle de thèse de doctorat avec diverses universités françaises sont signées tous les ans et une convention de double diplômation Ingénieur a été signée en 2010 avec SupAgro Montpellier, confirmant le label Inat. L'Inat mène des actions de recherche financées et validées par des organismes internationaux, avec des partenaires européens (AgroParitech, Agro campus Ouest, Montpellier SupAgro, Cnrs, Irna France, Cirad, IRD, Ciheam, EPF Lausanne, université de Barcelone, université de Gent, etc.), japonais (université de Tsukuba), canadien (Acdi) et bien d'autres. D'ailleurs, c'est à ce titre que l'Inat héberge au sein de son campus une antenne de l'université de Tsukuba (projet Satreps) et des chercheurs de l'IRD rattachés aux unités mixtes de recherche (UMR) françaises, favorisant les échanges et l'enrichissement scientifique. Les enseignants de l'Inat sont également sollicités pour conduire des programmes de recherche en partenariat avec le ministère de l'Agriculture afin d'apporter des solutions à des problématiques auxquelles sont confrontées les agriculteurs. Les résultats de ces recherches sont vulgarisés sur le terrain auprès d'agriculteurs et de techniciens de développement en coordination avec les services du ministère de l'Agriculture et les centres techniques et introduits dans les modules d'enseignement dispensés aux étudiants des différents cycles, ce qui permet une actualisation permanente des cours en conformité avec l'évolution du monde agricole. L'employabilité des diplômés est l'un des objectifs prioritaires de l'Inat. A cet effet, plusieurs réformes et restructurations se sont succédé. La dernière en date a été initiée en 2009-2010 dont l'optique est une meilleure lisibilité des programmes, une polyvalence accrue des compétences de l'Ingénieur et une formation centrée sur l'ingénieur agronome généraliste maîtrisant les aspects scientifiques, techniques et socioéconomiques lui permettant de s'adapter à toutes les situations, d'analyser, d'identifier les problèmes et de proposer des solutions optimales. Le côté pratique n'a pas été pour autant négligé avec 40 % de l'enseignement consacré aux travaux pratiques, travaux personnels, stages polyvalents et spécialisés et voyages d'études et de synthèse. Enfin, nous ne pouvons que nous étonner des allégations d'absence de dialogue entre le corps enseignant et administratif d'une part et les étudiants d'autre part, puisque plusieurs réunions ont été organisées afin d'être à l'écoute des doléances des étudiants. Les auteurs de l'article évoquent également des «intimidations» qu'auraient subies leurs «enfants». Nous les invitons à nous apporter des précisions concernant les faits qu'ils invoquent. D'autant plus que notre institut a toujours été à leur écoute et à celle de leurs «enfants» même si nous, enseignants, les considérons comme des adultes à part entière, suffisamment matures et dignes des relations d'ouverture et de respect que nous avons toujours entretenues avec eux.