Sur le papier, Gervinho et ses équipiers ont plus d'arguments qu'un Nigeria fade et docile Il y a quelques années, une affiche Côte d'Ivoire-Nigeria retenait les regards du tout continent. Les forces étaient équilibrées, les deux nations faisaient un poids conséquent au football continental, avec une domination du Nigeria depuis 1994 et l'inoubliable génération Okocha-Yékini-Finidi. A cette époque, les «Green Eagles» donnaient une image splendide de ce que peut faire un footballeur africain face aux géants du monde (Coupes du monde 1994 et 1998). La Côte d'Ivoire cherchait désespérément une génération qui lui permet de reconquérir l'Afrique 21 ans après (le dernier sacre remporté remonte à 1992). Depuis, des joueurs (des grands) ont défilé sans que la Côte d'Ivoire ne puisse obtenir gain de cause. Avec l'énorme désillusion vécue l'année dernière à la CAN 2012. Ce soir-là, on a compris qu'il y a une malédiction qui frappe les Eléphants avec un Drogba pas du tout chanceux en ratant un penalty. La CAN 2013? Le poids des forces bascule nettement en faveur de la Côte d'Ivoire par rapport au Nigeria. Les Eléphants conservent leur effrayante ossature de «pros» qui savent tout faire, alors que le Nigeria de Stephen Keshi a énormément perdu de son charme. Il a beaucoup pris de son entraîneur, défenseur musclé et pas du tout technique. Touré-Moses : le duel La Côte d'Ivoire demeure toujours le premier favori à gagner la CAN. On dit même que c'est la dernière chance offerte à cette génération pour gagner. Le caractère et la personnalité de Drogba, Traoré, Zokora, Tiéné, Touré et Gervinho ne sont plus à démontrer, mais ils devront savoir gérer cette énorme pression de bien faire. On ne leur pardonnera pas un énième faux pas en Côte d'Ivoire. Un joueur comme Yaya Touré est la véritable tête pensante de la sélection. Il couvre, il récupère, il relance, il relaye et il marque. C'est Monsieur milieu de terrain. Franchement. Cette Côte d'Ivoire est plus forte, plus complète et plus expérimentée, mais vous savez, dans un match, tout peut se produire. Dans le camp nigérian, ce n'est pas une forte impression que l'on dégage. Des jeunes qui n'ont pas tous une bonne technique individuelle, mais qui savent défendre plus ou moins. Une version pas du tout habituelle du Nigeria : équipe pas spectaculaire qui cherche à marquer sur actions rapides et sur des contres, sans se soucier trop de la possession de la balle. Moses, auteur d'un doublé face à l'Ethiopie, reste le premier atout pour S. Keshi. Il forme avec Emineka un duo explosif en attaque. En défense, Enyama, gardien très adroit et confiant, va être mis à rude épreuve contre une CIV déchaînée.