Ils sont une trentaine de volontaires coréens venus en Tunisie afin d'apporter leur expertise dans des domaines aussi divers que l'informatique, la cuisine, la langue coréenne, le sport, l'environnement... Créée en avril 1991, l'Agence coréenne de coopération internationale (Koika) investit dans des projets collaboratifs, non seulement en apportant un appui financier à des projets pilotes, mais également en apportant le savoir-faire coréen afin qu'un changement positif durable s'installe. Il est vrai que les aides financières abondent, surtout au lendemain du 14 janvier, mais la démarche coréenne est tout autre : il s'agit de mettre l'expérience de la Corée au service des compétences tunisiennes, ce qui facilite le transfert technologique. Vendredi dernier, les volontaires de la Koika se sont donné rendez-vous à Sousse, à l'Institut supérieur professionnel de tourisme de Sousse, pour fêter la coopération dans le domaine de la cuisine coréenne, qui a commencé depuis 2009. «Nos étudiants se sont véritablement enrichis à travers cette expérience basée sur le volontariat, ne serait-ce qu'en ce qui concerne la manière élégante de présenter les plats, et d'un autre côté, cette expérience a permis à nos apprentis cuisiniers de s'ouvrir sur d'autres cultures, et je dirais que parfois la difficulté de communiquer avec les Coréens a paradoxalement été enrichissante dans le sens où l'effort qu'on fait pour comprendre l'autre ne peut qu'améliorer notre ouverture d'esprit», explique Monji Hosni, directeur de l'Institut, qui souhaite voir cette coopération se développer, notamment dans l'art de composer et de décorer les jardins. Pour la fête, Kim, le volontaire cuisinier, a soigneusement préparé des plats coréens et d'autres japonais avec l'aide bien évidemment de celles et ceux qu'il forme depuis déjà une année. Appétissantes pour certains, originales pour d'autres, les spécialités culinaires coréennes et japonaises incitent à la curiosité, à l'instar du Yakgwa, un gâteau délicieux à base de miel, et du Bulgogi (une sorte de bœuf sauté), sans oublier bien évidemment l'incontournable Sushi japonais. Dans une ambiance de fête où les étudiants tunisiens de l'Institut ont même porté des kimonos, une ravissante coréenne a émerveillé les présents avec une danse appelée Hanbok, qu'elle a gracieusement jouée sourire aux lèvres. La grâce a été aussi du côté des volontaires coréens spécialisés dans le taekwondo, qui ont impressionné la présence par l'élégance avec laquelle ils réduisaient en miette d'épais bouts de bois. Composée d'une équipe jeune et dynamique, dont le représentant résident Kim Yukyum, la Koika incarne l'intelligence asiatique dans les relations internationales, des relations basées sur l'horizontalité et la coopération, loin des grands discours de bonne volonté et parfois même de charité.