Un atelier national sur «la réalité et perspectives de la production des semences fourragères en Tunisie», a été ouvert, hier, à Hammamet-sud. Organisé par le ministère de l'Agriculture, ce workshop de trois jours a pour objectif d'examiner, avec la profession, les chercheurs agronomes et les intervenants du secteur agricole, les moyens à mettre en place pour développer la production nationale en fourrages, à travers l'intensification des cultures de variétés de semences qui pourraient être produites localement. Pour les agriculteurs et les intervenants du secteur des fourrages, l'ultime but est de réaliser l'autosuffisance en semences fourragères et aussi de réduire le coût de production à travers l'élaboration d'une stratégie nationale globale. Intervenant à cette manifestation, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture, Mohamed Jemli, a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un système spécifique au secteur des semences fourragères et pastorales dans le cadre duquel seront définis les rôles de chaque intervenant. Ce système permettra, d'après lui, de faire le point sur les lacunes et les défaillances structurelles et organisationnelles de cette filière et d'œuvrer pour la formation d'un stock de réserves en variétés de semences adaptées aux cultures locales. Selon les intervenants à ce workshop, le pays dispose d'un potentiel important pour le développement des semences et fourrages locales, à travers notamment la valorisation des résultats de recherches qui ont permis de répertorier environ 28 variétés. Ils ont mis l'accent sur la nécessité de développer la production de certaines variétés locales, notamment, la luzerne de Gabès, le trèfle, la fétuque, le ray grass, la sulla et l'avoine, des variétés qui offrent de fortes potentialités à l'exportation. Les intervenants ont aussi recommandé la mise en place des mécanismes nécessaires pour la valorisation des résultats des recherches et l'incitation des sociétés spécialisées à investir dans la production et l'intensification des cultures de semences. Ils ont souligné, dans ce cadre, la nécessité d'exploiter davantage les eaux usées dans la production des semences et des variétés qui pourraient être intensifiées dans les eaux salées telles que l'orge, la luzerne de Gabès et le fruit cactus, utilisés dans la fabrication des blocs alimentaires pour bétail. Le département agricole a déjà créé une commission nationale chargée de la filière des semences fourragères et pastorales, qui va esquisser, durant cet atelier, la stratégie nationale de promotion de ce secteur. Cette commission sera chargée également de l'élaboration d'un plan d'actions qui sera mis en application à partir du mois de septembre prochain.