On ne parle plus de monticules d'ordures qui jonchent certains endroits de la ville ni de crevasses qui se multiplient dans les chaussées. Cela est devenu tellement banal à Bizerte! Mais ce qui dépasse l'entendement est cette démission des autorités locales et religieuses devant le non-respect des lieux de culte, de mausolées et de cimetières. Après Saïda El Manoubia à Bizerte qui a été transformée en lieu d'habitation, c'est au tour de Sidi El Turki, un petit cimetière paisible, où reposent nos parents et grands-parents, de se voir littéralement exproprié par des intrus sans crier gare. Ce carré aux morts, situé en face du cimetière El Aïn en allant vers la rue de Paris, propriété de la famille Chraïef, constitue une bonne partie de la mémoire collective des Bizertins. Quelle a été notre surprise de constater, récemment, impuissants une construction en train de «pousser» sur les tombes au vu et au su de tout le monde, sans permis de bâtir bien évidemment. Mais où est passée la municipalité? Les familles, qui ont un proche enterré à cet endroit, n'en reviennent pas. On ne peut même plus visiter nos morts!!! Où sont allés les «restes» de nos morts? C'est pire qu'une profanation ! Une clôture est érigée tout le long du cimetière et une porte blindée interdisent l'accès. Dès qu'on manifeste le désir d'y pénétrer, on est prié de partir voir ailleurs... On a l'impression de vivre dans la jungle ! Espérons que l'Etat, dans le sens large du terme, intervienne rapidement pour rendre à César ce qui est à César. Sinon, rien ne va plus chez nous...