• La partie tunisienne de la ligne maghrébine de grande vitesse doit s'étendre sur 780 km «Le rail, vecteur d'intégration maghrébine», tel est le thème de la conférence maghrébine sur le transport ferroviaire organisée, hier, à Tunis, par le ministère du Transport, en collaboration avec l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica). Des représentants de sociétés de chemins de fer des cinq pays maghrébins, en l'occurrence l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, prennent part à cette conférence. Présidant l'ouverture de la rencontre, M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport, a appelé à unifier les choix techniques relatifs aux projets maghrébins de chemins de fer et de train de grande vitesse. Il a également recommandé la création d'un organisme maghrébin chargé de l'échange d'informations et de partage d'expertises en la matière, rappelant que le cahier des charges relatif à l'étude du projet de train maghrébin de grande vitesse a été adopté. Le financement, a-t-il dit, demeure le principal défi à relever dans ce domaine. Le ministre s'est, en outre, félicité de la disposition de la Libye à améliorer les services du train maghrébin et du train maghrébin de grande vitesse ainsi que la réalisation de l'autoroute maghrébine, et ce, dans le cadre du mémorandum d'entente signé en avril dernier entre le groupe «5+5» et le secrétariat général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Il a passé en revue les grandes lignes de la politique tunisienne en matière de promotion du transport, soulignant la place importante qu'occupe le transport ferroviaire dans cette démarche, compte tenu des avantages qu'il présente, notamment en matière de maîtrise des coûts et du temps, outre sa contribution à la préservation de l'environnement. De Tobrouk à Nouakchott M. Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'UMA a rappelé que les projets d'extension de chemins de fer maghrébins, de manière à lier la ville libyenne de Tobrouk à la capitale mauritanienne, Nouakchott, ont toujours figuré dans les projets d'unification maghrébine. De son côté, M. Hédi Djilani, président de l'Utica, a affirmé que l'espace maghrébin peut jouer le rôle de relais entre l'Europe et l'Afrique dans la perspective de l'édification d'un grand espace économique euroméditerranéen, soulignant le rôle que doivent jouer les chemins de fer et les autoroutes dans l'édification de cet espace. Selon des interventions présentées au cours de cette conférence, la partie tunisienne de la ligne maghrébine de grande vitesse doit s'étendre sur 780 km. Les coûts de réalisation sont estimés, selon M. Faycel Kélibi, directeur général de l'exploitation à la Société nationale des chemins de fer de Tunisie (Sncft), à 8 milliards de dinars. Quant à l'étude de certaines parties de cette ligne, notamment le point de raccordement avec la partie algérienne objet de plusieurs scénarios, elle est en cours. Par ailleurs, les interventions sur les thèmes «le montage d'un projet de grande vitesse», les réalisations et les projets en cours en logistique et transport dans les pays maghrébins, « le transport ferroviaire international : droits et obligations» et les corridors de transport, notamment le corridor euromaghrébin de fret, sont programmés dans cette conférence, outre une table ronde sur le rôle du transport ferroviaire dans l'intégration maghrébine.