On est, d'emblée, séduit par cette fête sereine que suscite l'exposition; on y célèbre l'amour, le rêve et l'imaginaire. En quête de sensations intérieures et variées, traduisant le réel, l'environnement ou tentant de transcrire un univers fantastique, la peinture se veut — avant tout — l'expression d'une liberté et une aventure singulière. C'est cette aventure-là que la galerie Sémia Achour à la Soukra nous offre en partage, à travers une exposition collective où des talents se rencontrent dans la passion et la différence. Il s'agit des artistes plasticiens : Hbib Bida, Hafedh Rekik, Abdelmalek Allani, Fadhel Gedhira, Mohamed Bouaziz et Adnen Sfaxi. Une belle exposition où chaque œuvre est un hymne à la vie, dans la délicate esquive du geste, le rompu d'un ton ou dans l'ardeur chromatique. Des peintres, toutes obédiences picturales confondues, nous offrent, à travers leurs œuvres, une balade évanescente, une aventure humaine puissante et subtile haute en couleur... On est, d'emblée, séduit par cette fête sereine que suscite l'exposition; on y célèbre l'amour, le rêve et l'imaginaire. Ces artistes confirmés parcourent encore et encore la voie périlleuse de l'art, sans faillir, avec beaucoup de sobriété. Des formes et des silhouettes plongées dans des halos de couleurs. On navigue à travers des tons tendres empreints de lumières mystiques; les lumières de la création et du savoir-faire. Par un travail rigoureux et étudié, les exposants proposent des œuvres qui sont autant d'évocations de paysages réels ou imaginaires, où la couleur et la matière jouent un rôle essentiel. Parfois, on retrouve dans certaines œuvres cette étrange sédimentation d'une mémoire antique, de signes rupestres, de réminiscences orientales évoluant vers de nouveaux horizons artistiques. Cuivre martelé , acrylique , aquarelle et pastel, à partir de matériaux simples, on peint , on sculpte et on réalise de l'art. Des plages colorées, des formes géométriques ou des portraits évoquent tour à tour la vie, l'amour, le silence, la réflexion, le mouvement ou l'immobilité, et toute forme de rêve éveillé. Des espaces abstraits d'où émergent des visages, des fragments d'humanité présentant une «interaction entre le monde lyrique de rêves et le monde rationnel... Une petite fenêtre qui joint ces deux mondes». Les artistes jouent, en effet, du fond et de la forme, faisant de ces fenêtres de petits tableaux dans le tableau, des percées à la facture réaliste qui nous observent et nous interrogent. Profondeur, messages, univers oniriques, il appartient à chacun d'aller puiser sa richesse dans la pureté de ces peintures qui égayent le hall de la galerie.