La crise politique et sociale “sans précédent" que vit la Tunisie s'est répercutée de façon négative sur l'économie nationale qui vient d'entamer un tournant “dangereux", a déclaré Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounès. Lors d'une rencontre avec les hommes et femmes d'affaires du Sud et du Sahel, organisée vendredi soir, à Sousse, le président de Nida Tounès a expliqué que la dégradation continue de tous les indicateurs économiques est liée à l'absence d'une vision politique, économique et sociale claire de la coalition au pouvoir. Il a également fait remarquer que le gouvernement actuel n'est pas parvenu à redonner confiance aux hommes d'affaires tunisiens et étrangers, du fait qu'il a été incapable de rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays et de faire face à la violence croissante qui a atteint son paroxysme avec l'assassinat politique. Le président de Nida Tounès a estimé aussi que la poursuite de la gestion du pays de la même manière et le recours à la logique des quotas partisans dans la répartition des responsabilités au sein du gouvernement “mèneront immanquablement à l'échec du prochain gouvernement d'Ali Laârayedh". Béji Caïd Essebsi a, par ailleurs, indiqué que la légitimité électorale qui est limitée dans le temps, n'a plus cours depuis le 23 octobre dernier. Ce qui appelle désormais à “faire primer la légitimité consensuelle et un plus large consensus national qui n'exclut personne". Pour sa part, le secrétaire général de Nida Tounès, Taïeb Baccouche, a déclaré que le programme économique et social de son parti est en cours de discussion au niveau des régions et sera diffusé dans tout le pays durant le deuxième trimestre de l'année en cours. Nida Tounès ne compte pas sur le financement étranger étant donné que ses relations avec l'extérieur se limitent aux discussions avec les ambassadeurs accrédités dans le pays qui ont “exprimé le souhait" d'en savoir davantage sur les positions du parti concernant tous les dossiers et les évènements nationaux, a ajouté, en substance, Taïeb Baccouche, au cours de cette rencontre-débat organisée à l'initiative de l'Association de la société civile.