Les boulangers de Sfax ont observé, hier, une grève pour exiger une augmentation des salaires. Une grève largement suivie puisque plus de cent boulangeries sur un total de 180 ont fermé leurs portes, selon une source de l'Union régionale du travail à Sfax. Décidée par le syndicat de base relevant de l'Ugtt, cette grève a pour objectif essentiel d'exiger le payement des augmentations salariales au profit des employés des boulangeries dans le cadre d'un accord signé en mai dernier. Soutenue par les propriétaires de boulangerie à Sfax, la grève des boulangers à Sfax est venue rappeler les difficultés que connaît le secteur. Selon Jamel Amouri, président de la Chambre régionale des propriétaires de boulangerie à Sfax, les patrons de boulangeries ne sont pas en mesure d'honorer leurs engagements en matière d'augmentations salariales tant que le ministère du Commerce et de l'Artisanat n'a pas encore versé la somme convenue à leur profit, au titre de subvention de l'Etat au secteur. Or, il paraît que les négociations avec le ministère de tutelle n'ont pas donné de résultat positif de l'avis de la Chambre. Ainsi, patrons et employés sont unanimes sur un fait : le ministère de tutelle doit agir dans les plus brefs délais pour trouver des solutions à même de permettre au secteur de jouer pleinement son rôle. Pis encore, la Chambre des propriétaires des boulangeries à Sfax a étudié la possibilité d'entamer aujourd'hui une grève au cas où ses revendications ne seraient pas acceptées par le ministère du Commerce et de l'Artisanat. Car, ce même ministère a réaffirmé, dans une réunion tenue récemment à Sfax et qui a regroupé tous les intervenants du secteur, son engagement à payer les subventions dues aux propriétaires de boulangerie le plus tôt possible. Sur un autre plan, il y a lieu de rappeler que le consommateur a été le seul perdant dans cette « guerre » entre patrons, employés et ministère du Commerce et de l'Artisanat. Car le consommateur privé d'une composante essentielle de sa nourriture, à savoir le pain, est chose incompréhensible. A la maison comme dans les restaurants on ne peut se passer de cette denrée. Ainsi, plusieurs restaurants de la ville ont fermé leurs portes faute de pain. Cela, sans oublier le grand nombre de fonctionnaires et de travailleurs de la région qui ont été privés de leurs repas.