Une lecture critique du contenu du brouillon de la Constitution en matière de droits humains a été présentée lors d'une réunion organisée par la section de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh) de la ville du Kef. «Il est important de relever l'absence de toute référence à la non-discrimination entre les citoyens, aux droits des minorités et au droit de grève dans le brouillon de la Constitution», a souligné Abdessatar Moussa, président de la Ltdh, lors de la rencontre organisée en collaboration avec le Réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme. Parmi les critiques évoquées concernant le contenu de la Constitution, on relève aussi des défaillances au niveau du droit d'accès à l'information, l'absence d'une référence claire au droit au travail ou encore à la neutralité de l'administration. Le président de la Ltdh déclare à cet égard que «nombreuses sont les nominations qui ont été décidées sur la base de l'allégeance partisane et non pas de la compétence professionnelle, particulièrement dans le domaine de la magistrature qui reste inféodée au pouvoir exécutif», a-t-il dit. De son côté, la juriste Dalila Mesadek a évoqué, dans son analyse, la question de la décentralisation, affirmant que le brouillon de la Constitution ne fait aucune référence à l'autonomie des régions. Elle a appelé à instaurer une démocratie locale à travers la mise en place de conseils élus dans les régions et à s'assurer d'une représentativité des régions au plan central. Pour sa part, le président du Réseau euroméditerranéen des droits de l'Homme, Rami Salhi, a souligné le rôle du tissu associatif dans «le contrôle positif des autorités». Il a indiqué que le réseau œuvrera à renforcer les nouvelles associations actives dans le domaine des droits de l'homme et celles qui militent pour la défense d'une vision économique et sociale inspirée des valeurs universelles des droits de l'Homme.
