Cette équipe de Tunisie a su gagner sans présenter des signes de renouveau. Qualité du jeu offensif, couverture et gestion du rythme, il y a beaucoup à faire pour Mâaloul Nous nous sommes demandés avant Tunisie-Sierra Leone si l'on verrait un nouveau modèle de jeu made in Mâaloul, qui romprait avec Sami Trabelsi. La réponse, à notre avis, est non. L'équipe de Nabil Mâaloul a joué pratiquement avec l'esprit de celle de Sami Trabelsi, avec presque les mêmes qualités et surtout les mêmes défauts de la dernière CAN. Prémices de changement, dites-vous ? Probablement en défense où les nouveautés dans les noms sont nombreuses. Sinon, toujours cette difficulté de nos footballeurs à tuer un match ou à se surpasser. Ce n'est pas tant le sélectionneur qui est en cause, mais c'est plutôt un tempérament de tous nos joueurs locaux et expatriés : ils n'ont pas cette faculté à s'emparer d'un match quand ils en ont les moyens. On a vu beaucoup de facilité et de distraction de leur part, même les joueurs d'expérience. Trop de fantaisie et de feintes, trop de lenteur dans la possession et la relance. Et le plus inquiétant, trop d'occasions faciles ratées. Quand vous le faites, soyez sûrs de la payer cash, et l'arrêt de Ben Chrifia dans la dernière seconde du match le prouve. Nous attendions mieux de Mâaloul et de ses joueurs face à un adversaire moyen et «défensifiste » dans ses choix. Pas de nouveau modèle de jeu, mais une bonne dose de réalisme qui nous permet de grignoter les trois points de la victoire. Au moment où des pays comme le Maroc font les adieux au mondial brésilien, notre équipe poursuit son parcours sans faute. Ce plein de victoires est la plus grosse satisfaction avant les trois matches restants. Pour le reste, beaucoup de chantiers « tactiques » ouverts devant un Nabil Mâaloul qui n'a pas encore proposé quelque chose de consistant. Même animation offensive Le nouveau sélectionneur n'a rien touché au système offensif de Sami Trabelsi : deux pivots relanceurs, Mouelhi et Traoui, Darragi dans la peau de régisseur , Msakni décalé à gauche en vue de débordements balle au pied et en course, Saber Khelifa dans le rôle d'ailier droit avec des infiltrations et des courses en profondeur et l'intenable Issam Jemâa comme avant de pointe. Si on a senti une meilleure circulation de la balle et une recherche des espaces durant 30'de jeu, les choses ont changé par la suite. Ces mêmes joueurs ont fléchi et tombé dans la facilité : passes mal dosées, mouvements lisibles et surtout des occasions ratées. Ça se voit bien que l'on devra changer cette organisation offensive qui n'a rien apporté au passé et qui ne nous a pas aidés beaucoup samedi dernier. L'apport de Mikari Si les vieux lieutenants n'ont pas offert quelque chose d'extraordinaire, il y a eu des joueurs qui ont bien tenu leur rôle. Nous avons une pensée pour Yassine Mikari qui a donné le plus sur son flanc gauche avec une puissance et une fraîcheur physique qui l'ont aidé à créer le danger. C'est un joueur qui peut donner énormément dans l'avenir : présence d'esprit et surtout apport offensif dont nous aurons besoin dans les prochains matches. Pour Chahed et Haggui, la copie est très moyenne. Beaucoup d'erreurs , tant d'hésitation dans le rôle défensif . On attend beaucoup mieux d'eux. Soucis défensifs Là, les choix de Mâaloul ont différé de Sami Trabelsi. Seuls Ben Chrifia et Abdennour ont gardé leurs sièges. Résultat ? C'est vrai que l'adversaire n'a pas été très menaçant hormis les dernières 10', mais on a bien vu que notre défense a tremblé et hésité pas mal de fois. Mauvaise couverture et mauvaise communication (telle l'action du but adverse) , ce n'est pas avec cette défense qu'on peut réussir à ramener des victoires de l'extérieur. Haggui a-t-il redonné le plus ? Sur un seul match, on ne peut être tranchant. Une chose est sûre, Haggui peut faire nettement mieux s'il a des matches dans les jambes et s'il parvient à être zen en sélection et devant le public tunisien. Mâaloul devra surtout regarder plus son banc de remplaçants. Khazri , Ben Yahia et Khenissi ont métamorphosé le volet offensif de la sélection après leur rentrée. Le nouveau sélectionneur a suffisamment de solutions pour surpasser le modèle de jeu de son prédécesseur. Il suffit de le vouloir.