Mauvaise copie avec des doublons, des placements inadéquats et une légère densité offensive. On ne méritait pas grand-chose Enième rendez-vous manqué pour le football tunisien et pour l'équipe de Tunisie. On a beau changer de sélectionneur, de joueurs et même de tactique de jeu, c'est pratiquement la même chose. Hier, nous avons beaucoup perdu à Blantyre après ce nul vierge : les trois points de la victoire, une place à la CAN 2012 et une confiance qui commençait à régner après avoir remporté le CHAN. Tout est tombé dans l'eau une fois que Mayer a sifflé la fin d'un match que nous pouvions gagner facilement si…la tête et les jambes avaient répondu présent. La tête d'abord parce que nos joueurs n'étaient pas bien décontractés sur cet ultra-rapide terrain. Passes mal dosées, panique grandissante au fur et à mesure que le compteur avançait, et peu de lucidité dans les actions collectives. Au meilleur des cas, les joueurs de Sami Trabelsi ont fait tourner la balle comme il faut deux ou trois fois pendant les 90'. Pour des joueurs comme Chedly, Dhaouadi, Traoui ou Allagui, ne pas tenir la balle et tomber dans le faux rythme des patrons de la maison a été l'erreur stratégique à ne pas commettre. Les jambes n'avaient pas répondu bien que nous ayons eu l'ascendant en seconde mi-temps. C'était un faux jeu où on essayait ou de tirer vite ou de centrer plein axe. Le jeu direct n'a pas bien fonctionné pour notre sélection qui affectionne pourtant ce registre. Le problème est que des joueurs comme Chedly, Ragued et Traoui (et plein d'autres) n'étaient pas prêts à jouer en verticale comme l'aime Jemâa et Allagui. Il fallait attendre un coup de chance, une balle qui dévie, un joueur qui crée le danger…pas plus que ça. Le miracle n'a pas eu lieu et nous nous estimons très heureux parce qu'il y avait un formidable Mathlouthi dans les bois. Le scénario aurait-il été autre ? Nous pensons que oui. Le changement de Dhaouadi et surtout de Allagui (le meilleur Tunisien) a été une bévue impardonnable de Sami Trabelsi : l'équipe a perdu le mouvement sur les couloirs, et, du coup, Jemâa devait décrocher et Chermiti chercher un rôle et des balles. Chedly et Chehoudi essayaient de remplacer ce duo avec des relais et des phases qu'ils avaient l'habitude de jouer à l'Etoile. Raté, le jeu de la sélection n'était pas si dense, on n'avançait pas comme il faut en seconde mi-temps pour bouffer les espaces et empêcher les relances du Malawi, les latéraux Chemam et Boussaïdi n'avaient pas les poumons pour aller aider devant et le plus inquiétant, on n'avait pas réussi à peser sur la défense adverse et la presser en permanence. Etonnant, nous avions besoin de trois points et nous n'avons pas été les chercher. Difficile avec 4 défenseurs fixes ! Défense : Seuls Mathlouthi et à un degré moindre Jemal méritent les louanges. Le premier a sorti un grand match avec au moins 3 arrêts décisifs et une entière maîtrise des sorties . Il a bien emmené une défense où Jemal a été bien en place pour couper les actions dangereuses du Malawi. Hicheri a été correct dans les duels aériens mais prenables sur les un contre un. Chemam et Boussaïdi n'ont pas été brillants face aux infiltrations de leurs opposants. La défense tunisienne a évolué dans les derniers 30 mètres, donnant beaucoup d'espaces aux milieux adverses. Cela a aidé le Malawi à prendre courage et à aller de l'avant. Milieu : L'énorme déception. Où sont passées les idées du jeu, la facilité de construire et la lucidité habituelle ? Petit match de Traoui et de Ragued qui jouaient sur place et qui n'avaient rien fait pour créer le surnombre. Un Chedly placé en tant que régisseur et qui a trop tenu le ballon sans ligne directrice. Les connexions Chedly-Traoui avec le trio de l'attaque n'étaient pas claires. On changeait de rôles, de places sur le terrain entre les joueurs mais à chaque fois, le résultat est le même : pas de densité qui permet de marquer ou d'aider à marquer. L'entrée de Chehoudi n'a rien apporté de plus, le joueur était trop individualiste face aux défenseurs du Malawi. On pense que l'entrejeu pouvait nettement mieux faire. Attaque : Jouer avec trois attaquants ne veut pas dire dominer l'adversaire. C'est un tout. L'attaque tunisienne n'avait pas bien carburé parce qu'elle manquait de soutien de la part du milieu. Jemâa était très décalé à gauche (cherchant probablement des situations de tir), Dhaouadi manquait de rapidité et Allagui a très bien joué mais il a été trahi par la chance. Pardoxalement, les deux attaquants pouvant faire la différence ont été sacrifiés au moment où on devait plus presser. Injustifiable.