Signature d'une convention pour l'institution d'un système national de certification des produits «halal» Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la marque “Halal" a d'abord fait son apparition en Europe et particulièrement en France et a trouvé un écho favorable auprès des communautés arabes et islamiques qui résident dans ce pays. Mais la mise en application de la marque a soulevé aussi un tollé chez certains consommateurs français qui ne sont pas d'accord sur la manière d'abattre les animaux destinés à la consommation comme les vaches, les moutons et autres chèvres. Selon eux, la façon d'abattre les animaux les fait souffrir. Certains protestataires sont allés jusqu'à suggérer aux autorités compétentes d'interdire la marque qui a pourtant trouvé des adeptes parmi lesdites communautés et les produits marqués “Halal" sont bien vendus dans plusieurs pays européens. Dans notre pays, l'abattage des animaux se fait depuis longtemps — que ce soit au niveau domestique ou professionnel — de façon “halal" en suivant le rite islamique. Et tous les produits des animaux vendus dans le commerce sont supposés répondre à cette exigence. D'ailleurs, même au cours de l'Aïd El Idha, le mouton est abattu selon une technique traditionnelle commune à tous les pays arabo-islamiques. Cette technique n'a, cependant, jamais fait l'objet d'un marquage de la part des structures concernées. Se conformer à certaines caractéristiques C'est désormais chose faite puisque à la demande croissante exprimée par les consommateurs tunisiens et étrangers — notamment ceux des pays arabes et islamiques — pour les produits «halal», l'Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (Innorpi) et le cabinet du Mufti de la République ont signé, le 6 mars 2013, au siège de la présidence du gouvernement à La Kasbah, une convention de coopération dans le domaine de la certification des produits «halal». Il s'agit, en fait, d'une procédure qui va garantir que le produit vendu subit les traitements nécessaires selon les techniques traditionnelles sur la base des préceptes de l'Islam. On ne peut pas, à titre d'exemple, apposer cette marque sur des produits alimentaires importés de l'Hexagone, à moins que l'entreprise se conforme auxdites techniques, ce qui n'est pas évident. En fait, les entreprises qui ont intégré cette certification devraient faire régulièrement l'objet, de la part des services concernés, d'un contrôle et d'un audit interne, pour s'assurer que le processus de fabrication respecte les caractéristiques définies. En tout cas, cette certification est destinée aux entreprises tunisiennes essentiellement devant lesquelles de nouveaux horizons peuvent être ouverts pour commercialiser leurs produits non seulement en Europe mais aussi dans les pays arabes et islamiques. En fait, le produit “halal" doit — pour pouvoir être certifié en tant que tel — se conformer à certaines caractéristiques et procédures relevant de la religion musulmane. En plus, ces produits sont considérés comme « sûrs» dans la mesure où ils ne contiennent aucun ingrédient ou ajout non autorisé comme, à titre d'exemple, les matières premières provenant des porcs, l'alcool et les produits vinicoles... Les produits en question sont fabriqués et transformés, par ailleurs, avec des équipements sains, non contaminés par des impuretés et dans des conditions hygiéniques strictes et selon le rite musulman. En Turquie, par exemple, certaines entreprises de produits alimentaires ont depuis longtemps indiqué sur leurs emballages que le produit ne comporte pas de matières provenant du porc, sans toujours apposer le marquage “Halal". Au cours de ces dernières années, la situation a changé et plusieurs produits portent ce marquage. Pour ce qui est de la convention signée entre l'Institut et le cabinet du Mufti, elle devrait se traduire par une coordination entre les deux parties pour instituter un système national de certification des produits «halal» basé sur les règles islamiques, en conformité avec les normes tunisiennes. Ce système vise notamment à améliorer la qualité des services offerts aux exportateurs et aux industriels dans le secteur de l'alimentation et à d'autres qui souhaitent intégrer ladite marque nationale dans leurs produits pour renforcer leur présence sur le marché intérieur et les marchés traditionnels tout en attirant de nouveaux consommateurs dans des marchés encore sous-exploités comme ceux des pays arabes et africains. Aussi, des indicateurs d'efficacité des entreprises seront définis à la faveur de ce système qui participe également à la promotion de la qualité et à l'accroissement de l'exportation, à l'instar de ce qui a été réalisé par les pays islamiques qui ont adopté cette certification. La convention comporte un certain nombre de clauses dont celles qui définissent les critères de l'institution d'une marque nationale «Halal», la participation aux travaux des commissions techniques et aux audits, l'adaptation et la mise à jour des normes dans le secteur concerné, la coopération en matière de formation et l'organisation de journées de sensibilisation sur les exigences de cette marque.