Deux équipes, deux styles de jeu dans un derby qui n'admet pas de pronostic EST-CA ou CA-EST, peu importe qui reçoit, ou qui visite, c'est toujours un match imprévisible où tout peut arriver. C'est tellement fou, c'est tellement stressant que le moindre détail, que la moindre distraction peut renverser la tendance. Ça ne veut pas dire pour autant que le volet tactique n'a pas d'importance dans ce derby. Sauf que c'est tributaire de l'état d'esprit des joueurs et de leur tempérament sur les 90'. Un bon dispositif, une bonne lecture du match ne suffisent pas parfois, si un joueur se surpasse ou au contraire cale. Une chose est sûre, le CA et l'EST aborderont le derby de cet après-midi avec divers atouts et profils. CA : défense, Djabou et le moral Invincible depuis le début de la saison, le CA de Nabil Kouki a beau être peu spectaculaire et peu percutant en attaque. Le fait est là : c'est l'équipe la plus régulière et la mieux nantie. Meilleure défense avec l'apport de Souissi et de Yaâkoubi, les Clubistes devront contrer Jouini, Blaïli et Akaïchi, par leur organisation défensive et par le travail de Baratli et de M'Benza en récupération. En l'absence de Haddad, la relance et la création incomberont au duo Djabou-Dhaouadi. C'est l'Algérien qui va, à notre avis, avoir la plus grande part. Et du coup, il va être pris au quart de tour par les défenseurs «sang et or». Le CA veut gagner pour s'acquérir le play-off, mais aussi pour éliminer un concurrent direct. La forme du moment, le moral et la sérénité sont dans le camp clubiste, mais ça ne veut rien dire quand on emmène la balle sur le gazon. EST : caractère, envie et balles arrêtées Maher Kanzari n'est pas très content des derniers résultats de son EST. Déjà deux défaites et une obligation de réagir pour éviter de se trouver loin du titre. La transition est douloureuse chez les «Sang et Or» à qui manquent terriblement N'djeng et Msakni. Jouini cherche encore son chemin, Blaïli essaye de mettre à profit son capital-technique en faveur du groupe, alors qu'Afful, Traoui et Mouelhi, trio stabilisateur du milieu, ont envie de se reprendre. L'EST est obligée de gagner et de se réconcilier avec son public. Et dans ce genre de match, l'équipe sous pression a d'énormes chances. Techniquement, l'EST cherche surtout un jeu offensif percutant. Il n'y a pas encore cet attaquant foudroyant qui fait la différence et qui guide les milieux. Blaïli, en l'absence de Msakni, va être sollicité comme joueur en retrait qui donne le tempo. Akaïchi, ça peut être la carte surprise de Kanzari. Alors que les balles arrêtées restent, à notre avis, la première arme tactique des Espérantistes.