L'Espérance était supérieure à un frileux Club Africain. Sa victoire est méritée Stade olympique de Radès, beau temps, pelouse en assez bon état. EST bat CA par 3-1, mi-temps (2-1). Buts de Afful (8'), C. Dhaouadi (39') et Blaïli (49') pour l'Espérance et de Ifa (16' s.p.) pour le Club Africain. Arbitrage de M. Youssef Sraïri. EST : Ben Chérifia, Derbali, Chammam, C. Dhaouadi, Yahya (Ben Mansour), Mouelhi, Traoui, Ragued (Awadhi), Afful, Blaïli, Jouini (Akaïchi). CA : Dkhili, Souissi, Haddadi, Ifa, Yaâcoubi, M'Benza, Baratli, Hedhili (Jaziri), Kasdaoui (Mechergui), Djabou, Z. Dhaouadi (Nafti). Avertissements : Derbali, Chammam, Yahya, Blaïli, Mouelhi, Traoui et Awadhi (EST) et Yaâcoubi, Ifa, Hedhili et Baratli (CA). Buts : 8' Blaïli efface Ifa et sert en retrait Afful qui bat Dkhili de près. 16' Ifa sur penalty prend Ben Chérifia à contre-pied et égalise pour le Club Africain. 39' Suite à un coup franc, Afful sert Chemseddine Dhaouadi qui n'a aucune peine à battre Dkhili d'un tir croisé. 49' Blaïli profite d'une erreur de Ifa pour s'en aller battre calmement Dkhili. Occasions : 28' Traoui sert Blaïli sur un plateau. Ce dernier face à Dkhili rate le cadre. 31' Dhaouadi dans les six mètres sert Kasdaoui. Ce dernier est en retard pour conclure. 63' Un contre de Jabou est mal exploité par Kasdaoui qui tire dehors. Meilleur joueur : L'Algérien Youssef Blaïli a été incontestablement le meilleur joueur du derby. Il était sur toutes les balles et a gagné la majorité des duels, principalement face à Souissi. Il a eu le mérite d'offrir le premier but à Afful et de marquer le troisième pour mettre l'Espérance à l'abri. L'arbitre : Youssef Sraïri n'a pas été impérial, mais il a tiré son épingle du jeu. Certains lui reprochent d'avoir sifflé le penalty en faveur des Clubistes. Difficile de juger, mais l'arbitre a eu le mérite d'avoir tenu les joueurs en respect, notamment après l'accrochage entre Blaïli et Souissi. Il est à créditer d'une prestation honnête. Note du match : 6/10 Curiosité : Souissi et Zouheïr Dhaouadi ont renoué avec le derby après une saison en France. Mais ce retour ne s'est pas effectué dans les meilleures conditions. Le match : Décidément la règle qui veut que le premier au classement ne batte pas son dauphin s'est de nouveau répétée hier lors du derby. Cela a souvent été le cas et l'Espérance a été de loin meilleure que le Club Africain. Pourtant, à la lecture des formations, en s'attendait à l'effet contraire en voyant surtout un Maher Kanzari aligner trois demis récupérateurs, en l'occurrence Mouelhi, Traoui et Ragued. Alors que dans le camp du Club Africain, Nabil Kouki avait opté pour deux pivots, M'Benza et Baratli. C'est le positionnement des joueurs sur le terrain qui a finalement fait la différence. Pour une fois, Traoui et Mouelhi ont été libérés. Nous les avons enfin vus avancer aux avant-postes. Le mérite revient certainement à leur entraîneur. Mieux, Traoui a été à l'origine de deux passes décisives pour respectivement Jouini et Akaïchi qui ont raté ces deux opportunités. C'est donc Ragued qui a balayé le terrain pour couvrir ses partenaires. Au Club Africain, ce travail n'a pas été effectué et on comprend pourquoi Souissi a passé un après-midi pénible face à Blaïli qui lui en a fait voir de toutes les couleurs. La meilleure animation des Espérantistes Revenons à Nabil Kouki maintenant, il ne suffit pas d'aligner ses meilleurs attaquants (Hedhili, Zouheïr Dhaouadi, Kasdaoui et Djabou) pour gagner la bataille de l'entrejeu ou mieux animer le jeu. L'Espérance avec le seul Jouini en pointe et derrière lequel venaient s'engouffrer Afful et Traoui a été supérieure au niveau de la qualité du jeu et plus dangereuse par conséquent. Les «Sang et Or» étaient plus vifs et percurants par leur jeu direct. Leur réalisme a été en outre déterminant. On dirait qu'ils ont mangé du lion. Les Clubistes étaient de leur côté amorphes et paralysés. Djabou a essayé de secouer ses partenaires, en vain. L'Algérien était souvent esseulé en pointe et devait obligatoirement reculer d'un cran pour participer davantage au jeu. Ce qui a vraisemblablement fait le bonheur des défenseurs axiaux espérantistes. Avec une marge de manœuvre offensive maîtrisée par l'arrière-garde adverse, le Club Africain avait perdu beaucoup de ses moyens offensifs. Une question de mental On a toujours dit et répété que le derby se gagnait souvent sur un détail. Hier, c'est le mental qui a fait la différence. L'Espérance a bien préparé son match à la différence du Club Africain. Ce match était pourtant important pour les deux équipes. L'Espérance devait gagner pour rester sur orbite et espérer une qualification au play-off. Le Club Africain n'a pas compris qu'il aurait pu réaliser d'une pierre deux coups. Gagner pour se qualifier automatiquement avant la dernière journée et éliminer l'Espérance de la course au play-off. On se demande ce qu'a fait Nabil Kouki durant le stage de Sousse, puisque ses joueurs étaient mentalement hors du coup. Au contraire du match aller où c'est le Club Africain qui a fait le jeu. Hier, les Clubistes donnaient l'impression d'avoir gagné le match avant de l'avoir disputé. Puisse la leçon être retenue.