Une grève des professeurs le 17 avril et des rassemblements le 26 Les instituteurs et les inspecteurs pédagogiques, eux aussi, de la partie Alors que les professeurs ont d'ores et déjà fixé leur nouveau jour de grève (mercredi 17 avril), les instituteurs ont adopté le même principe. Eux aussi vont choisir leur jour de grève. Les inspecteurs du primaire et du secondaire, pour leur part, ont manifesté leur mécontentement en signifiant leur volonté de ne pas accomplir les visites et les activités pédagogiques. Ils envisagent, aussi, de le faire savoir grâce à des rassemblements devant le ministère. Il n'est pas jusqu'aux enseignants exerçant dans les établissements scolaires français en Tunisie qui n'aient pas fait connaître leurs revendications (amélioration de la prime spécifique qui leur est servie avec le salaire). C'est inédit. Bien sûr, ce personnel ne relève pas du ministère de l'Education. Question bizarre Que se passe-t-il pour que, d'un seul coup, tout s'ébranle dans le même sens et avec autant de force et de volonté? Apparemment, il n'y a pas de concertation. La réunion de tous ces facteurs dans un laps de temps si étroit a de quoi laisser perplexe. Il est vrai que les enseignants et les inspecteurs (ceux qui dépendent du ministère de l'Education) ont des problèmes qu'ils considèrent en suspens. La première question intéresse, surtout, les professeurs qui ont débrayé à plusieurs reprises cette année (22 novembre 2012, 22 et 23 janvier 2013). Ils projettent de rééditer la grève et de faire des sit-in le vendredi 26 avril devant les commissariats régionaux à l'éducation et devant le ministère pour arriver à obtenir ce qu'ils demandent. Ces revendications syndicales ne sont pas nouvelles. On les retrouve à chaque conflit. Pour les instituteurs, les professeurs et les inspecteurs pédagogiques, il s'agit tout simplement de mettre en application les accords conclus. Tous ces enseignants sont unanimes : il semblerait que le ministère n'applique pas ce qu'ils ont convenu. On peut, a toutefois, spécifier quelques-unes de leurs exigences. Les instituteurs, par exemple, maintiennent leur demande d'augmentation de la prime de rentrée scolaire, la promulgation d'un statut et l'amélioration des conditions de travail. Les professeurs exigent, toujours, l'instauration d'une prime de pénibilité du travail, la possibilité de la retraite à 55 ans et l'amélioration des conditions de travail. Un autre point concerne le nombre d'heures de travail. Sur ce volet, le syndicat général de l'enseignement secondaire a, depuis longtemps, exigé la mise en application de ces mesures. Un programme clair, visant à réduire de deux heures hebdomadaires les emplois des enseignants qui ont accompli 20 ans de service et de trois heures pour ceux qui ont accompli 25 ans de service, doit être effectif. Pour les professeurs d'éducation physique, la réunion de la commission sectorielle du syndicat général de l'enseignement secondaire du 21 mars dernier a rappelé la nécessité de régulariser la situation de certains d'entre eux dans les plus brefs délais. De nouveau, la menace de grève administrative La même commission administrative reste prête à envisager toutes les mesures possibles pour faire face à toutes les éventualités. D'ailleurs, elle est déjà convoquée pour une réunion, fin avril, pour étudier les suites à donner et, entre autres, les modalités de la grève administrative en cas d'échec des négociations. Cette menace avait été brandie au cours de la grève des 22 et 23 janvier mais elle n'avait pas été mise à exécution en raison des conditions politiques et sociales connues, alors, par le pays. Le nouveau gouvernement et, particulièrement le nouveau ministre de l'Education, ont un grand dossier à traiter. Et il doit l'être avec autant de tact que possible. Il n'est dans l'intérêt de personne de compter sur la lassitude des protestataires. Les tergiversations, d'où qu'elles viennent, n'ont pas droit d'être. Cette fois, si les efforts entre les deux parties n'aboutissent pas, les risques seraient gros et réels. La grève administrative n'est pas seulement la rétention des notes et le boycott de l'administration. Cela pourrait même toucher les examens nationaux comme le Bac. Les risques de perturbations ne sont pas du tout à écarter. La détermination du syndicat ne semble pas du tout entamée. Il est d'autant plus vrai que certains centres de collecte ou de correction du Bac ont été changés ou vont l'être dans une tentative du ministère de prévenir les fuites dans les sujets du bac. Certains des agents de ces centres ne voient pas d'un bon œil ces mesures et pourraient, par conséquent, ajouter de l'eau au moulin des protestataires. Il y a urgence. Toutes les parties doivent faire leur possible afin d'éviter toute escalade. Car chacun en est conscient: la période actuelle est critique pour nos élèves. Tous les examens sont prévus dans les prochaines semaines. Nos élèves ne doivent pas être pris en otage. Mais chacun, aussi, doit recouvrir ses droits.