«Le syndicat est disposé au dialogue», affirme Lassaâd Yakoubi Les enseignants du secondaire observeront une grève le 17 avril prochain. Un rassemblement de protestation est prévu pour le 26 mars devant le siège du ministère de l'Education à Bab Bnet pour les enseignants du Grand Tunis. Pour les autres régions, les rassemblements se tiendront devant les délégations régionales de l'enseignement de chaque gouvernorat. C'est ce qu'a décidé la Commission administrative de l'enseignement secondaire lors de sa dernière réunion. Une grève importante où près de 75 mille enseignants auront à manifester leur mécontentement. Ces mouvements de protestation se présentent pour nombreux observateurs, comme un signe de test pour le nouveau ministre Salem Lâabyedh. Dans une déclaration au Temps, Lassâad Yakoubi, secrétaire général du Syndicat général de l'enseignement secondaire, précise que les mêmes revendications professionnelles des enseignants persistent. La motion professionnelle reste la même. La date de la grève a été décidée pour le 17 avril prochain. D'ici là il y a suffisamment de temps pour négocier. Le syndicat a demandé de rencontrer le ministre. Il attend sa réponse. « La première chose que nous avons demandée est que des négociations sérieuses soient engagées. Ces négociations doivent aboutir à un accord. Si le ministre présente des propositions sérieuses, dans ce cas il n'y a aucun mal à trouver une issue heureuse », affirme Lassâad Yakoubi. Il considère que s'il y a une décision politique du côté du Gouvernement, il y aura une solution. Les revendications sont claires. Elles ont des incidences financières et procédurales telles, qu'il faudra une décision gouvernementale. Ce n'est pas la personne du ministre qui peut être visée. Le Gouvernement Ali Laâreydh va-t-il laisser les coudées libres au ministre ou va-t-on se retrouver dans la même situation qui a prévalu sous l'ex-ministre Abdellatif Abid qui ne décidait pas seul ? Les enseignants demandent l'application de l'accord du 18 avril 2012 dans son volet promotions professionnelles et leurs incidences financières. Presqu'un an après la signature de cet accord rien n'a été fait. Pour beaucoup d'observateurs, cet accord n'était qu'une manœuvre pour éviter la grève décidée pour le 26 avril 2012. Les enseignants revendiquent l'augmentation de la valeur financière de la promotion. Ils tiennent à ce que la troisième promotion rapporte une fois et demie ce que rapporte la seconde. Le ministère considérait que la troisième promotion n'est pas un droit acquis qu'on accorde à la fin d'une carrière professionnelle, une faveur qui récompense l'enseignant trois ans avant son départ à la retraite. Par ailleurs le Syndicat Général de l'Enseignement secondaire, réitère son appel à l'application des accords régis par le Procès verbal du 21 octobre 2011 dans son volet classement des enseignants de l'enseignement secondaire et des collèges, dans la catégorie des métiers pénibles et permettre aux enseignants de pouvoir quitter volontairement à partir de 55 ans. Des négociations doivent être menées pour fixer le montant de la prime de pénibilité pour tous les enseignants. Par ailleurs, le syndicat demande le doublement de la prime du Bac sport à partir de 2013-2014. Il tient à la généralisation des bourses universitaires au profit des enfants d'enseignants du secondaire et des collèges qui suivent des études supérieures débouchant sur une licence ou un master. Les enseignants chargés de tâches administratives sont obligés de travailler 37 à 39 heures par semaine. Le syndicat exige que ces enseignants travaillent 25 heures par semaine tout en bénéficiant de la prime de rentrée scolaire que le ministère rechigne à leur accorder. Concernant le statut des enseignants du secondaire et de l'éducation physique, le syndicat est disposé à continuer le dialogue avec l'espoir d'en finir avant la fin de l'année scolaire en cours. Quant aux enseignants vacataires, ils devront être intégrés en fonction de critères à arrêter par le ministère et le syndicat général tendant à mettre fin aux recrutements précaires. La grève concerne tous les enseignants et le personnel exerçant dans les lycées, collèges, collèges techniques, collèges et lycées pilotes et les enseignants exerçant dans les établissements d'éducation physique englobant ceux qui exercent dans les écoles primaires ainsi que les professeurs chargés des fonctions de directeurs d'institution éducative, censeurs et enseignants chargés de tâches administratives. Le nouveau ministre saura-t-il ménager le syndicat et satisfaire les revendications des enseignants ? C'est un geste qui lui procurera sans nul doute la sympathie du syndicat. Les divergences entre les revendications du syndicat et les propositions du ministère, ont été évaluées par l'ancien ministre à une enveloppe de 241 millions de dinars, soit 1% du budget général de l'Etat, l'équivalent du recrutement de 16.000 professeurs ou 20.000 instituteurs. Accordera-t-on au nouveau ministre les moyens de satisfaire les revendications des enseignants.