Deux thèmes d'actualité ont fait l'objet d'une conférence de presse tenue, hier, à Tunis, par le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Houcine Abassi. Il s'agit de la constitutionnalisation du droit à la grève et du rapport d'investigation relatif aux évènements sanglants de la Place Mohamed-Ali le 4 décembre dernier. S'agissant du premier axe de son intervention, le secrétaire général de l'Ugtt a exprimé l'insatisfaction de la centrale syndicale par rapport à la manière dont a été élaboré l'article ayant trait au droit à la grève dans le projet de constitution. Dans la même perspective, il a fait remarquer que l'article en question tel qu'il est conçu ne garantit pas suffisamment le droit à la grève. «Dire que le droit à la grève est garanti tant qu'il ne présente aucune menace quant à la santé et à la sécurité des personnes contredit, à bien des égards, les normes requises si l'on se réfère aux constitutions des pays démocratiques. Car de la sorte, on impose des restrictions et des contraintes à ce droit, tel est le cas dans les pays connus pour leurs régimes fanatiques et despotiques». Abondant dans le même sens, Abassi a indiqué que l'Ugtt a déjà présenté un projet de constitution ayant suscité l'approbation de plusieurs experts en droit constitutionnel. Toutefois, il a depuis été mis aux oubliettes pour ne plus refaire surface. Le secrétaire général s'est, en outre, indigné de l'absence de culture de dialogue social en Tunisie, qui est due, selon lui, au déséquilibre marquant les rapports de force. D'où la nécessité de la grève, en dernier recours dès lors que les canaux du dialogue s'avèrent coincés. «Notre indéfectible attachement à ce droit est, contrairement aux estimations de certains, loin de toute sorte de surenchère politique. Tel que nous le concevons, le droit à la grève n'est point une finalité en soi. C'est plutôt un outil de négociation auquel on recourt après l'épuisement des moyens les plus souples». Abordant le deuxième axe de son intervention, le secrétaire général de l'Ugtt a noté que le déroulement de l'enquête sur les événements du 4 décembre dernier Place Mohamed-Ali s'est fait sans trop de peine. «La commission y afférente composée de 5 représentants de l'Ugtt et de 5 représentants du gouvernement a achevé ses travaux au cours de la semaine ayant coïncidé avec l'assassinat de Chokri Belaïd. Bien des vérités étaient devenues claires. Mais nous avons choisi de reporter la chose, prenant en considération l'intérêt supérieur de la patrie. L'ex-chef du gouvernement Hamadi Jebali a réagi à ces événements en démissionnant. On s'attendait ensuite à ce que le nouveau gouvernement prît l'initiative de faire avancer ce dossier. Mais, il s'est avéré, par la suite, que l'on rame à contre-courant. Demain samedi, nous rendrons public notre rapport et des vérité rudes seront révélées». Clôturant les travaux de la séance, Abassi a fait savoir que la célébration du 1er mai prochain comprendra la tenue de grandes festivités à Place Farhat-Hached à Paris, comme il sera procédé à l'inauguration du nouveau siège de l'Ugtt à la Cité El Khadhra.