Les candidats refusés peuvent faire opposition à partir d'aujourd'hui Plusieurs universitaires, avocats et magistrats ainsi que des experts ont soumis des dossiers ne répondant pas aux conditions légales La commission parlementaire de sélection des candidatures à l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a, enfin, rendu sa copie ou, pour être plus précis, ses deux copies. La première copie consiste en la liste des candidats dont les dossiers ont été déclarés recevables. La seconde copie est relative à la liste des candidats dont les dossiers ont été rejetés et qui ont droit à introduire à partir d'aujourd'hui, jeudi 11 avril, jusqu'au jeudi 18 avril, leurs oppositions auprès de la commission. Le site web de l'ANC a publié, hier, comme annoncé auparavant, les deux listes en question. D'après les données révélées par la commission, le nombre total des dossiers de candidature a atteint 973, alors que les candidats dont les noms ont été retenus s'élèvent à 452. Le restant des dossiers, soit 521, ont été rejetés, et ce, pour les trois raisons essentielles suivantes : non-satisfaction des conditions légales, réception des dossiers en dehors des délais prescrits et manque des documents administratifs demandés. La parité, le grand absent Une première lecture de la liste des candidats retenus révèle un grand absent. Il s'agit de la parité hommes-femmes que les concepteurs de la loi organique sur l'Isie ont longuement cherché à instaurer. La liste retenue comprend, en effet, 341 hommes et seulement 111 femmes. Et les disparités de se poursuivre quand on procède à l'analyse des candidats en les classant par secteurs d'activité. Ainsi, sur les 26 magistrats judiciaires dont les dossiers ont été retenus on trouve 8 magistrates seulement. Pour les avocats, au nombre de 83, on trouve 57 avocats et 26 avocates. Les universitaires, aussi, enregistrent une différence remarquable entre les deux sexes. Sur un nombre total de 108 enseignants universitaires, seulement 35 femmes ont vu leurs dossiers déclarés recevables. Idem pour les ingénieurs en informatique et sécurité informatique. Ils sont 7 ingénieurs femmes contre 55 appartenant au sexe masculin. Les experts en finance publique ne dérogent pas à la règle avec 13 femmes sur les 64 candidats acceptés. Les représentants des Tunisiens à l'étranger sont également logés à la même enseigne puisque 11 femmes seulement sur 63 candidats peuvent avoir l'opportunité de figurer parmi les membres de la future Isie au cas où elles réussiraient l'épreuve de l'évaluation et que leurs noms seraient soumis au vote des constituants. La commission devait, justement, tenir hier sa première réunion consacrée à l'application de l'échelle d'évaluation sur les candidats retenus. «La commission devrait finir ses travaux d'évaluation d'ici fin avril pour aboutir à la sélection de 108 candidats qui seront auditionnés par la même commission. 36 candidatures seront issues des séances d'audition et seront soumises à une séance plénière au cours de laquelle les constituants éliront les 9 membres qui composeront le Conseil de direction de l'Isie», précise une source auprès de la commission. Des dossiers non conformes aux conditions légales S'il est une remarque à relever à propos des dossiers déclarés irrecevables, c'est bien celle relative au nombre effarant des candidats qui ont envoyé des dossiers ne réunissant pas les conditions légales exigées. En effet, ils sont 344 candidats à avoir soumis des dossiers qui, dès le départ, n'avaient aucune chance d'être acceptés. Parmi ces candidats, on relève des avocats, des enseignants universitaires, des magistrats administratifs, des experts en finance publique et des notaires. En outre, plusieurs candidats n'ont pas présenté les documents administratifs exigés. Des avocats et des universitaires et beaucoup de spécialistes ont soumis des dossiers qu'ils savaient irrecevables, dès le départ. Allez savoir pouquoi.