Massivement encerclés, les onze terroristes embusqués dans les montagnes du Kef sont en passe d'abdiquer. Dans le cas contraire, ce serait l'assaut final «Nous sommes effectivement en train de resserrer l'étau autour de quelque onze terroristes qui ont trouvé refuge dans les montagnes du Kef», a reconnu le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, dans une déclaration donnée, jeudi, à la chaîne Al Arabia. Et de préciser que «la traque de ces hommes est menée avec l'étroite collaboration de nos partenaires algériens, de l'autre côté de la frontière». Il n'y a donc pas photo : les onze fugitifs (ou «la bande des 11», pour reprendre l'appellation donnée à ce groupe par nos enquêteurs) sont désormais encerclés jusqu'à l'étouffement. En ce sens que toutes les issues de sortie sur lesquelles ils comptaient ont été massivement quadrillées aussi bien par les forces de sécurité intérieure (police et Garde nationale) que par l'armée, avec le soutien aérien des hélicoptères. C'est donc un peu «la guerre d'usure», car il va falloir tactiquement continuer à maintenir la pression, en coupant les circuits clandestins qui servaient, jusque-là, de sources d'approvisionnement en vivres pour ces terroristes. Des complices qui ravitaillaient ces derniers ont été d'ailleurs identifiés puis arrêtés récemment, ce qui a provoqué l'effet dissuasif escompté. Au point que les villageois vivant dans les alentours et soupçonnés de connivence avec ce groupe ont tôt fait de... rallier les rangs des forces de sécurité et des soldats chargés de la traque des terroristes. Or, «la tactique des grottes», chère à la nébuleuse intégriste, finit toujours par s'effondrer. En effet, les terroristes qui y trouvent refuge peuvent patienter, faire de la résistance, par... jeûne et prières interposés. Mais une fois que la nourriture manque, de deux choses l'une : où ils se rendent, ou alors ils optent pour les hostilités. L'assaut final, un mal nécessaire En tout cas, ceux qui font, en ce moment, le siège des montagnes du Kef sont persuadés qu'avec les terroristes, il faut généralement s'attendre à tous les scénarios, y compris les plus sanglants. Bien évidemment, l'hypothèse d'une reddition du groupe est ardemment désirée par nos services de sécurité. Faute de quoi, promettent nos sources, «l'assaut final serait un mal nécessaire». En attendant une issue qu'on dit imminente de cette affaire, il faut rappeler que «la bande des 11» est activement recherchée pour avoir perpétré des actes terroristes à la solde d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique).