«Nous sommes engagés à fournir tout le soutien technique et financier nécessaire pour passer à de nouveaux paliers de croissance», affirme le président du Groupe de la Banque mondiale «La Banque mondiale est déterminée à maintenir le cap et de rester engagée dans les pays du Printemps arabe, les pays de la région des Grands Lacs, au Sahel, partout où il y a des vulnérabilités», a affirmé M. Jim Yong Kim, lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège du FMI à Washington. Poursuivant avec le cas tunisien, il a rappelé: «C'est une situation particulièrement difficile, parce que depuis tant d'années il y avait très peu de confiance dans le gouvernement puisque les dirigeants politiques ont été très impliqués dans le secteur privé». Une situation qui a pesé lourd sur le climat des affaires, le respect des règles de la concurrence loyale et a généré un gap des investissements privés. «J'ai appris qu'en Tunisie les plus hauts taux de chômage sont parmi les jeunes diplômés universitaires», rappelle-t-il. Donc, il y a beaucoup de travail à faire. «Nous sommes engagés à fournir tout le soutien technique et financier nécessaire pour passer à de nouveaux paliers de croissance», affirme-t-il. La pauvreté, un champ de bataille privilégié A cette occasion, le président de la Banque mondiale a rappelé son approche à deux volets pour libérer le monde de la pauvreté. Son objectif premier consiste à éradiquer l'extrême pauvreté d'ici à 2030. « Je n'ai aucun doute que le monde pourrait en finir avec l'extrême pauvreté d'ici une génération, mais ce sera beaucoup plus difficile que la plupart des gens pensent», relève-t-il. Le deuxième volet consiste en la promotion de la prospérité partagée, en favorisant la croissance des revenus de 40% de la population dans chaque pays. «Et pour ce deuxième objectif, nous entendons également le partage de la prospérité à travers les générations, et que les appels à l'action audacieuse sur le changement climatique», précise-t-il. Pour mettre fin à l'extrême pauvreté d'ici une génération, M. Kim a énuméré trois conditions : «Premièrement, le taux de croissance dans le monde en développement au cours des 15 dernières années doit s'accélérer. Deuxièmement, la croissance doit se traduire par la réduction de la pauvreté et la création d'emplois et elle doit être inclusive pour lutter contre les inégalités. Et, troisièmement, nous devons éviter ou atténuer les chocs potentiels, tels que les catastrophes climatiques ou de nouveaux produits alimentaires, du carburant et des crises financières». Parallèlement, le changement climatique n'est pas seulement un défi environnemental. C'est plutôt l'une des menaces au développement économique. Déjà, quelque 130 pays, a-t-il rappelé, ont demandé à la Banque mondiale de l'assistance dans les travaux liés au climat. «Le monde doit prendre des mesures audacieuses, maintenant, contre le réchauffement catastrophique de la planète qui menace de faire reculer des décennies de développement, et réduire la pauvreté», renchérit-il. Et pour la nouvelle banque des pays des Brics «La Banque des Brics est tout à fait un prolongement naturel de la nécessité d'investir davantage dans les infrastructures dans ces pays», commente-t-il. En effet, l'énorme déficit d'infrastructure dans ces pays ne pourrait pas être comblé par une seule institution ou une seule source de financement. «Et certainement pas la Banque mondiale», précise-t-il. Par ailleurs, il note : «Nous avons 66 ans d'expérience dans la construction d'infrastructures. Nous avons une connaissance qui transcende tout ce qui a été développé pour travailler avec les 188 pays membres. Et notre sentiment est que toutes les banques voudraient profiter de notre expertise».