Trois sit-inneurs tentent de mettre fin à leurs jours... Un climat de tension a prévalu, hier après-midi, Place de la Kasbah à Tunis, où des bénéficiaires de l'amnistie générale bloquaient le passage menant au palais du gouvernement pour réclamer la régularisation de leur situation. L'un des coordinateurs du sit-in, Béchir Khalfi, a, dans une déclaration à l'agence TAP, indiqué que leur mouvement a dégénéré « après que des membres de la garde rapprochée du chef du gouvernement, Ali Laârayedh, ont brandi leurs armes en direction des protestataires, dont certains ont tenté de s'approcher de Laârayedh pour l'exhorter à accélérer l'activation du décret n°1 de l'année 2011 relatif à l'amnistie générale». L'intervention musclée des forces de l'ordre a amplifié les tensions, a-t-il indiqué, ajoutant que deux parmi les sitineurs ont tenté de s'immoler par le feu et un autre de se trancher les veines. Cette escalade met fin au caractère pacifique du mouvement qui se poursuit depuis une centaine de jours, a-t-il fait remarquer. Khalfi estime que les confrontations survenues aujourd'hui entre les sitineurs et les forces de l'ordre démontrent, encore une fois, que le gouvernement a perdu «toute légitimité après avoir laissé de côté les objectifs de la révolution et l'activation du décret-loi sur l'amnistie générale, le premier à être promulgué après la révolution».