Le ministre des Finances, Elyès Fakhfakh, a indiqué à l'ouverture des travaux du conseil de la fiscalité, que la réforme vise «l'instauration d'un système fiscal moderne et efficient, en vue d'assurer les bases de finances publiques modernes ainsi que l'efficacité nécessaire à la gestion publique, tout en respectant les critères internationaux en matière de transparence pour répondre aux aspirations des citoyens tunisiens». Il a considéré que les réformes introduites au cours des dernières années au niveau du système fiscal, n'ont pas permis d'instaurer l'équité fiscale, ni renforcé le développement économique et social ou encore augmenté les ressources au profit du budget de l'Etat mais a mené à une prolifération des textes, rendant leur mise en application, complexe et opaque. Pour pallier ces défaillances, il a été procédé à la fin de l'année précédente et au début de l'année 2013, à un diagnostic préliminaire de la situation actuelle du système fiscal, qui a permis de déceler certaines insuffisances, à savoir, la complexité de la fiscalité, l'opacité de ses concepts, le manque de transparence et le faible rendement outre la lourdeur de la charge fiscale pour les entreprises transparentes. Les experts, les représentants des organisations nationales et les universitaires participant à cette réunion ont tous convenu de l'importance de la réforme du système fiscal, considérant que les textes réglementaires et législatifs organisant le système fiscal actuel font obstacle à l'investissement et ne répondent plus aux exigences de l'étape post-révolution. Ils ont insisté sur la nécessité de trouver des solutions radicales au régime forfaitaire et de l'insérer progressivement dans le régime réel, étant donné que le régime forfaitaire actuel devient un facteur de concurrence déloyale et a un impact négatif sur les ressources fiscales de l'Etat. Les participants ont, aussi, évoqué la faiblesse des avantages fiscaux dans les régions, appelant à la nécessité de les réviser en fonction des besoins des régions défavorisées. Ils ont, également, mis en lumière la multiplicité des taux appliqués dans la fiscalité, recommandant de les réviser et de les limiter à deux taux au minimum. Les intervenants ont constaté que les organisations nationales à l'instar de l'Utica et l'Ugtt ne sont pas représentées dans la composition des groupes chargés de la réforme fiscale.