Les cas sociaux et vulnérables font l'objet d'une attention toute particulière de la part de l'Etat, des ONG et des associations. Ainsi, si nous prenons l'exemple de l'association «Voix de l'enfant» de Kairouan, nous constatons, parmi ses nombreuses activités en faveur de l'enfance, la création d'une unité de vie située au quartier d'El Mansourah. Actuellement, elle accueille 15 nourrissons âgés entre un et 16 mois et dont les familles sont dans l'incapacité provisoire ou définitive d'en assurer la garde. La priorité étant accordée aux bébés en placement provisoire dans l'attente d'être repris par leurs parents biologiques. En nous rendant récemment dans cette unité de vie située dans un grand appartement, on est d'emblée attiré par la propreté des lieux, des quatre chambres à coucher, de la salle de séjour, de la cuisine et de la salle de bains. En outre, tous les équipements sont modernes et neufs, à savoir les meubles, les parcs, les lits, les landaus, les poussettes, les baby-relax, les chauffe-biberons et tout le matériel de cuisine. Dans la salle de séjour, sous les lumières feutrées des lustres, des scènes chaleureuses rivalisent d'éclat avec les féeries d'un vrai foyer. Des assistantes maternelles, assises sur un grand tapis, sont en train de donner le biberon à cinq nourrisons. «Nous sommes heureuses de travailler dans cette unité qui est, en fait, notre deuxième foyer. Nous sommes partagées en deux équipes, l'une pour le jour et l'autre pour la nuit. Un pédiatre vient examiner les nourrissons une fois par semaine. Et lorsque nous tenons dans nos bras ces bébés au sourire angélique, un bonheur indicible nous envahit. L'amour que nous leur portons nous les rend irremplaçables. Les sentiments seuls importent et non les hasards des alliances et du sang...», nous confie une des animatrices.