Le gouvernement ne procèdera ni à des révisions des prix des produits de base et des hydrocarbures, ni à des changements au niveau de leurs régimes, a assuré le ministre des Finances, Ilyes Fakhfakh. A la lumière des craintes exprimées par plusieurs constituants de l'Assemblée nationale constituante (ANC) concernant des réformes que le Fonds monétaire international (FMI) pourrait exiger, le ministre a ajouté que le gouvernement cherche seulement des alternatives visant la révision du système de compensation du secteur des hydrocarbures. Intervenant au cours d'une séance plénière, tenue jeudi à l'ANC sur la question du prêt de précaution à titre de garantie qui sera octroyé par le FMI à la Tunisie, M. Fakhfakh a encore souligné que l'Etat n'a nullement l'intention d'intervenir au niveau du système de compensation des produits de base et du transport. Le secteur des hydrocarbures accapare les 2/3 de la valeur de compensation dans le budget de l'Etat de 2013 estimé à plus de 4 mille millions de dinars, alors que les produits de base et de transport représentent 1500millions de dinars, d'autant que plusieurs études relèvent qu'une catégorie n'ayant pas besoin de cette compensation en bénéficie. En ce qui concerne le dossier des entreprises confisquées, M. Fakhfakh a nié l'intention du gouvernement de céder certaines d'entre elles en vue de mobiliser des financements au profit du budget de l'Etat. Il a indiqué, dans ce contexte, que ces entreprises ne seront cédées qu'une fois à nouveau rentables et revenues à leur niveau de production initial. Le ministre des Finances a défendu la position du gouvernement quant aux négociations engagées avec le FMI pour l'octroi à la Tunisie du prêt de précaution à titre de garantie d'une valeur de 2,7 millions de dinars. Actuellement, a-t-il dit, des négociations sont en cours avec cette institution sur les clauses de l'accord pour assurer la souveraineté nationale. Il a précisé que l'ensembles des réformes contenues dans le document préliminaire de l'accord relatif à ce prêt concernent des réformes qui ont déjà été engagées par la Tunisie après la révolution, bien avant le démarrage des négociations avec le FMI. Et d'ajouter que ce prêt est une opération prévisionnelle pour éviter ce qui s'est passé en 1986 en Tunisie, à savoir la baisse des avoirs en devises à l'équivalent de 12 jours d'importations, ce qui a mené le FMI à exiger des réformes de la Tunisie, dont une réduction des salaires de 20%. Même avec les données actuelles et l'amélioration du rythme des recettes fiscales au cours des quatre premiers mois de 2013, le budget de l'Etat a besoin de financements additionnels à travers le recours à l'emprunt, a-t-il poursuivi.