Georges Moustaki nous a quittés, hier matin à Nice, à l'âge de 79 ans des suites d'une maladie pulmonaire. Né à Alexandrie de parents grecs, l'interprète du Métèque a marqué la chanson française avec des morceaux — devenus des classiques — tels que Ma solitude, Ma liberté, Le regard passager, Votre fille a vingt ans ou encore La marche de Sacco. De son Egypte natale, il a émigré vers Paris qui l'a accueilli en 1951, où il a exercé la profession de journaliste, puis de barman dans un piano-bar, ce qui l'a amené à rencontrer de grands noms de la scène musicale de l'époque. Il y fait, notamment, une rencontre déterminante, celle de Georges Bassens dont il adoptera, en hommage, le prénom. En 1958, il rencontre Edith Piaf, avec laquelle il vit une relation fougueuse et lui écrit un de ses plus grands succès Milord. Se positionnant, durant une période, comme un compositeur-parolier, il a écrit près de trois cents chansons pour les plus grands interprètes, à l'instar de Montand, Barbara, Greco, Reggiani, avant d'interpréter lui-même ses chansons. Dès lors, il ne cessera de parcourir le monde pour se produire. La Tunisie, il connaissait Ses pérégrinations musicales l'ont même mené jusqu'à nous, puisque outre le théâtre romain de Carthage, Tabarka et le théâtre de Hammamet, il a joué dans le film Mendiants et orgueilleux, tourné en Tunisie et coproduit par la SATPEC. Sa dernière sortie parmi nous remonte au début des années 2000 où il était l'invité de l'une des sessions du festival de la Médina à Tunis. Ce chanteur engagé au grand cœur avait, à l'occasion des deux concerts qu'il a donnés à la Bonbonnière, comblé le public en chantant ses grands succès, dont Le Métèque, mais aussi en interprétant un bref morceau du «tarab», s'intitulant Ya sidi, ya aïni, en hommage à son Egypte natale. Repose en paix, doux rêveur.