A bras-le-corps, il peint l'être et le paraître, le dedans et le dehors, la force et la fragilité de l'humanité, son côté charnel et spirituel, cette humanité représentée par ce réceptacle qu'on appelle corps. Voilà près d'une année et demie que l'artiste français d'origine italienne, Michel Giliberti, est installé dans sa Tunisie natale. En effet, c'est Menzel Bourguiba qui l'a vu ouvrir ses yeux sur le monde et sur un pays où il allait abreuver son devenir d'artiste. Peintre, photographe et écrivain, Giliberti, qui a acquis une dimension et une renommée internationales, expose jusqu'au 31 mai 2013, au salon des artistes de La Marsa “Efesto", invité par son amie l'artiste et galeriste italienne Michela Margherite Sarti. D'ici et d'ailleurs est l'intitulé de cette exposition qui a investi les cimaises de ce coquet espace d'art. Un petit espace qui souligne à merveille la force et l'éloquence des huiles de Giliberti. A bras-le-corps, il peint l'être et le paraître, le dedans et le dehors, la force et la fragilité de l'humanité, son côté charnel et spirituel, cette humanité représentée par ce réceptacle qu'on appelle corps. Et c'est le corps masculin que l'artiste a pris comme sujet ou comme objet plastique de son œuvre. Une virilité qui respire la rigidité et la délicatesse humaines, représentée dans tous ses états, selon différents angles de vue. Pupilles étincelantes, regard perçant, muscles tendus se détachant d'un fond travaillé en dichotomie, celle de l'ombre et de la lumière qui se disputent l'espace et découpent l'arrière-plan dans une sorte de renvoi à la dualité des choses. Il est inutile de rappeler le talent de l'artiste, son coup de crayon et de pinceau ravageur et l'acuité de son geste qui distribue avec sincérité les formes et les valeurs de la plastique masculine en la modelant à partir de sa palette de couleurs chaudes . Il nous parle de cet homme au regard lointain («Free»), d'un autre avec les yeux inquisiteurs et inquiets («Stone»), de ces hommes révoltés et endommagés se détachant du drapeau tunisien («Les Béquilles rouges») et de l'empreinte du temps sur le corps. Sincérité et authenticité font l'univers de Giliberti qui, corps et âme, nargue le réel tout en lui étant fidèle. Plus qu'une exposition, D'ici et d'ailleurs est une expérience picturale à vivre absolument.