Suite à son congrès constitutif, tenu du 24 au 26 courant, et qui vient d'élire un bureau exécutif aussi représentatif et décentralisé, l'Union des diplômés chômeurs (UDC) s'est dite prête à entamer la prochaine étape aux contours socioéconomiques. Bien qu'il soit non déclaré, cet engagement d'être au service des demandeurs d'emploi lui fait, cependant, assumer la responsabilité de chercher les alternatives possibles censées aider à l'intégration professionnelle. C'est ce qu'a révélé M. Salem Ayari, fraîchement reconduit à la tête de l'UDC, dans une conférence de presse qu'il a donnée hier au siège de l'association à Tunis. Son secrétaire général, ainsi que le staff adjoint l'accompagnant, semblent être décidés à aller jusqu'au bout pour gagner la bataille de l'emploi, loin des surenchères politiques et des idéologies partisanes électoralistes. «A l'issue dudit congrès qui a débouché sur une nouvelle formation de militants dont dix nouveaux membres, nos efforts seront de plus en plus orientés vers la représentativité régionale, la décentralisation d'activités et la restructuration de notre organisation afin de pouvoir relever les défis qui nous attendent prochainement...», s'est-il, d'emblée, prononcé. Il s‘est félicité de voir finalement organiser ce congrès, le premier depuis le lancement de l'association en 2006 dont le parcours s'est, à maintes fois, heurté à la force du régime déchu. «Aujourd'hui, l'UDC est en train de réaliser un véritable bond qualitatif qui nous poussera à nous structurer de plus en plus tant à l'échelle locale et régionale pour que l'emploi, dernier souci de ce gouvernement, puisse revenir au-devant de la scène, en tant que priorité des priorités», a-t-il encore insisté. Un dossier qui, d'après lui, continue de constituer une carte politisée pour un vain jeu électoraliste prématuré. Et d'ajouter que le gouvernement, sans peser ses mots, n'hésite pas à déclarer avoir créé 100 mille postes d'emploi, un chiffre bien irréel, alors que dans son budget complémentaire il n'y a pas suffisamment de fonds mobilisés à cet effet. «D'ici juin prochain, après la distribution des cartes d'adhésion, nous allons mettre le cap sur des sessions de formation au profit de nos structures de base partout dans le pays, et ce en matière de management et de communication pour réussir l'organisation d'actions sur le terrain», a annoncé M. Ayari. Il serait, à ses dires, question de concentrer l'effort sur l'encadrement des jeunes porteurs d'idées et la création d'une banque de projets supposés être viables et faisables. Côté information, toutes ces activités seront, ainsi, publiées, selon lui, sur les colonnes du bulletin périodique que l'association tient à éditer prochainement. Plus loin, l'UDC se veut être partie prenante dans les négociations avec le gouvernement en ce qui concerne le dossier de l'emploi et du recrutement. Elle se présente comme une force de propositions... et de solutions, pour ainsi dire. Le secrétaire général de l'UDC a démenti le bilan officiel des sans-emploi, indiquant que le nombre réel, selon lui, avoisine les 850 mille chômeurs, avec un taux moyen de 17%, dont quelque 315 mille diplômés du supérieur et 68 mille demandeurs âgés entre 30 et 40 ans. Ceux-ci représentent la catégorie la plus vulnérable depuis bien des années. Car, même les contractuels et les stagiaires dans un des programmes et mécanismes de soutien à l'emploi sont considérés, au regard du gouvernement, comme bénéficiaires d'emploi. Ce qui n'est pas tout à fait le cas, a-t-il jugé, appelant à finir avec ce type de travail fragile qui n'est, en fait, que de la poudre aux yeux. De même pour le travail des retraités, qui se fait au détriment des jeunes demandeurs, a-t-il conclu. Auparavant, le membre du bureau sortant de l'UDC, Maher Hamdi, s'est attardé sur les travaux du congrès constitutif et les trois motions qui en ont découlé. Celles à caractère politique, revendicatif, ou portant sur le statut et le règlement intérieur. Remerciant tous les congressistes qui étaient présents, il a rendu un hommage posthume au militant de gauche feu Chokri Belaïd qui était, constamment à côté de l'organisation, même dans les années de braise, sous l'ancien régime. «Sept ans après sa naissance, et malgré les difficultés de tout ordre auxquelles elle avait fait face, l'UDC tient aujourd'hui bon pour continuer son militantisme et braver le défi majeur, celui du sous-emploi...», a-t-estimé.