Avec le tempérament et le profil dont elle avait fait preuve, la nouvelle génération s'est notamment basée sur des réponses collectives, coordonnées. L'exploit individuel y était certainement pour beaucoup, mais les joueurs, indépendamment de leurs tendances et de leurs qualités, s'y étaient fait plaisir comme ils ne l'avaient pas fait auparavant... Les choses n'étaient pas aussi simples que l'on pensait. La CHAN, une compétition réservée pour les joueurs locaux, contestée, voire d'aucune utilité même pour les observateurs avertis, est encore plus complexe que l'on croyait. La preuve nous a été donnée au Maroc dans la mesure où l'équipe de Tunisie a dû fournir un rendement et accomplir un travail bien précis, éprouvants jusqu'au bout. La qualification face à un adversaire mieux préparée et visiblement plus intéressé par ce genre de compétition n'était point le fruit d'un quelconque hasard. Mais quand on a le fond, la différence se fait essentiellement dans la variété des solutions, dans un geste génial, une passe lumineuse. C'est de cette façon que la sélection a pu justement faire basculer toute la physionomie d'un match. En somme et avec le profil dont elle avait fait preuve, elle s'est notamment basée sur des réponses collectives, coordonnées. L'exploit individuel y était certainement pour beaucoup, mais les joueurs, indépendamment de leurs tendances et de leurs qualités, s'y étaient fait plaisir comme ils ne l'avaient pas fait auparavant. Comme on a aussi aimé les voir courir, l'esprit bien pensant et le cœur léger…En tenant à démentir les supputations, comme quoi cette épreuve était de trop, notamment pour des joueurs "saturés en cette fin de saison", nos représentants ont réussi à redevenir à ce qu'ils devaient être réellement et surtout à préserver la vocation dont ils auront assurément toujours besoin pour s'exprimer, pour se libérer. Au Maroc, ils se sont fait une priorité qui ne pourrait en aucun cas passer inaperçue : fonder le jeu sur la créativité, l'inspiration. L'imagination , aussi et surtout. Tout cela a fini par favoriser l'émergence d'un nouvel état d'esprit susceptible d'y trouver, au moment où l'on s'attendait le moins, tous les éléments déclencheurs. On le sait déjà et on n'aurait peut-être pas besoin de le rappeler : la nouvelle génération est pétrie de qualité. Les individualités ne manquent pas au sein d'un groupe qui, au risque de surprendre certains, ne vient pas tous les temps. Il n'est plus difficile aujourd'hui d'en saisir l'opportunité. La marge de progression d'un bon nombre de joueurs pourrait nous inciter à croire de nouveau à la sélection. Il faut dire que depuis le temps où on avait arrêté de le faire, nous avions en travers de la gorge un goût d'inachevé, sans compter les gâchis et les déceptions de trop. Lorsqu'on les voit se donner avec autant de surpassement et une véritable revalorisation de jeu de comportement, l'on ne peut se retenir devant cette énergie tellement enflammée, ce surpassement dans l'effort tellement débordant. Tout cela nous amène à un constat qui ne manque pas à chaque fois de mettre en évidence la nécessité de ne plus subir les mêmes contraintes, mais aussi avec cette aptitude de se donner le style de jeu et le tempérament le plus indiqué pour des épreuves comme celle d'avant-hier au Maroc La nouvelle donne, si l'on ose déjà en parler, nous indique que les ambitions que cette nouvelle génération ne cesse de nourrir tournent autour des exigences bien particulières. Avant-hier, c'était la tentation de réussir un grand coup. Celui qu'elle attendait impatiemment. Elle en éprouvait vraiment le besoin. Les joueurs et toute l'équipe aussi… L'on doit faire de sorte, aujourd'hui, à ne plus être indifférent aux aptitudes de cette équipe. A mettre en valeur sa force, mais aussi à ne pas oublier ses faiblesses. Car comme toute équipe de football, elle n'en est pas et elle n'en sera jamais épargnée. Mais le plus important est qu'elle ne saurait être, au contraire de ses prédécesseurs, accessible à tel ou tel relâchement. A un football de bas étage. Voilà un emballage qui peut aller droit au cœur des consommateurs des grands principes du foot. Avec de pareilles alternatives, les responsables qui auront la charge technique devraient inéluctablement s'intéresser aux individualités, mais aussi et surtout à l'idée d'un groupe solidaire et uni. La manière avec laquelle l'équipe de Tunisie a réussi à se qualifier chez l'adversaire, à s'imposer et à se faire raison sur le terrain, c'est comme une réponse au doute, un défi à relever par rapport à ce qui se réalisait dans le passé. On connaît aujourd'hui les règles, mais l'on voudrait être sûr de demain. L'on ne peut pas, l'on ne doit pas oublier que l'avenir de cette équipe ne dépend pas seulement de ses joueurs. Mais de beaucoup d'autres facteurs aussi déterminants les uns que les autres....