Combien on aime voir les joueurs espagnols courir, le regard haut, l'esprit bien pensant…Ce sont des moments qui ne sont pas faits seulement de résultats et de victoires, mais aussi et surtout de comportement et d'attitude... Entre le proche et le lointain, le parcours de l'équipe espagnole en Coupe du monde était essentiellement destiné à matérialiser le schéma idéal en vue d'une sorte de montée en puissance. La Roja, qui n'a jamais pu accéder à une finale de Coupe du monde, a prouvé de manière très significative qu'elle est bien l'équipe qui a le plus d'idées footballistiques bien élaborées. Il s'agit d'une histoire, d'une belle histoire qui risque de ne pas se produire souvent. Elle a cependant ceci de particulier: elle sert en effet à remettre les «pendules» à l'heure de la vérité. C'est aussi une belle aventure concernant une bande de potes qui se donnent, sans peur et sans complexes, le droit de défier les grands moments. Un groupe, qui sous l'influence de certaines de ses individualités, à l'instar de Xavi, Iniesta, (les régulateurs de l'équipe) , ont la magie du jeu et du geste pour rendre simple les choses compliquées. C'est ainsi que l'équipe espagnole a su faire valoir son droit de rêver et de tout faire pour ne pas rentrer dans les choses ordinaires, pour défendre la notion de l'exception et de la primauté des valeurs. Celles qui lui donnent aujourd'hui la possibilité d'empoigner son sujet avec autorité et détermination. Mais tout en prenant compte aussi de la nécessité de certaines adaptations. De -Il faut dire qu'avant qu'il n'y ait une équipe, des joueurs sur le terrain, il en existe une autre. Celle d'un groupe solidaire. Il se peut qu'elle soit parfois encline à avouer certaines faiblesses, comme ce fut le cas lors du premier match face à la Suisse, mais le plus important est que nous sommes en présence d'une équipe qui échappe aux manquements de tous genres, qui affiche le plus grand volume de jeu. Mais les choses n'ont pas été au fait aussi simples que l'on pourrait penser. L'application sur le terrain est plus complexe et exige un travail bien précis. Surtout quand l'équipe base son jeu sur les passes courtes, une stratégie qui exige une implication totale de tous les joueurs sans exception. Mais quand on a le fond, la différence se fait dans la variété des solutions. Un geste génial, une passe lumineuse peuvent faire basculer tout un match. Xavi et Iniesta en savent des choses. En un mot, l'Espagne a fait preuve de réponses collectives, coordonnées, tout en misant sur l'exploit individuel au moment où ses joueurs se faisaient plaisir sur le terrain. Combien on aime les voir courir, le regard haut, l'esprit bien pensant…Ce sont des moments qui ne sont pas faits seulement de résultats et de victoires, mais aussi et surtout de comportement et d'attitude.Et c'est à travers ce genre d'impératif que l'équipe a su se découvrir et renaître à la vie de la compétition et du foot. Elle sait parfaitement qu'elle est appelée à susciter encore et toujours tout ce qu'il y a de beau et de passionnant dans tout ce qu'elle est censée entreprendre et accomplir sur un terrain de football. Une conscience neuve des moyens et tout particulièrement des arguments à prévaloir. Les découvertes de l'Espagne, ses nouvelles alternatives, ne doivent pas pour autant être définitives. Ses victoires ne seront en effet jamais complètes si elles ne seront pas couronnées par la grande consécration. Mais au-delà de tout cela, il restera une chose fondamentale: la passion débordante comme mode d'emploi et alternative de surpassement. Des qualités et des alternatives qui serviront comme une certitude dans les grands moments.