Les grèves anarchiques, la fermeture imprévisible de la décharge municipale constituent les principaux obstacles aux prestations aussi bien quotidiennes que périodiques. Le système de collecte, de transfert et de traitement des déchets a besoin d'une réforme globale. A Tunis, les ordures ménagères quotidiennes s'élèvent à quelque 6.000 tonnes. Le problème du ramassage des ordures ménagères figure au cœur des préoccupations des Tunisiens. Son importance est justifiée par la situation hygiénique chaotique à laquelle sont vouées les villes d'une manière générale et celles du Grand-Tunis en particulier. Depuis les évènements du 14 janvier, la propreté des villes se fait de plus en plus rare, supplantée qu'elle est par les revendications sociales des ouvriers. A la veille de la saison estivale, les ordures ménagères, ainsi que les déchets solides parsèment grossièrement le paysage urbain. La position du citoyen oscille entre mécontentement quant à la situation environnementale, d'une part, et actions polluantes et irresponsables, de l'autre. La direction de la propreté de la municipalité de Tunis tente, un tant soit peu, de remédier à cette situation en procédant aux prestations quotidiennes — en dehors bien évidemment des inopportuns agendas des grèves — ainsi qu'à des campagnes occasionnelles de propreté. Relever journellement les ordures ménagères n'est plus une évidence. Cette action est, en effet, conditionnée par l'ouverture ou la fermeture de la décharge municipale de Borj Chakir et par l'assiduité des ouvriers ou leur recours aux grèves anarchiques. A la fin de janvier 2013, les ouvriers chargés de la décharge de Borj Chakir avaient été en grève qui a duré cinq semaines d'affilée, suite à laquelle la décharge avait été fermée, entravant ainsi le relèvement journalier des ordures. Récemment, ces mêmes ouvriers ont eu recours à une autre grève qui s'est étalée du 8 au 11 mai. L'impact est le même: fermeture de la décharge. «Avant la révolution, seul le manque en équipement constituait la contrainte de la municipalité en matière de propreté. Après la révolution, et outre ce problème, nous sommes amenés à faire face au problème des grèves sans préavis, la fermeture imprévisible de la décharge, ainsi qu'à un comportement citoyen de plus en plus irresponsable. Ces problèmes s'avèrent être considérables surtout avec une production d'ordures ménagères quotidiennes moyennant les 6.000 tonnes par jour», indique M. Majdi Hentati, directeur de la propreté. D'autant plus que le professionnalisme et la qualification ne sont pas les points forts de la totalité des agents de la propreté. «Tout le système de la propreté souffre d'une mauvaise structuration à laquelle il est impératif de remédier. Il conviendrait, ajoute M. Hentati, de créer deux décharges supplémentaires dans la région du Grand-Tunis, de mettre en place des centres de transfert des déchets, ainsi que des structures permettant la valorisation des ordures. En fait, pas moins de 50% des ordures sont susceptibles d'être valorisés, puisque 70% des déchets sont des déchets organiques». Dans l'attente d'une éventuelle réforme du système municipal et celui de la gestion des ordures, plus particulièrement, la direction de la propreté continue d'intervenir avec les moyens du bord pour assurer les prestations quotidiennes et afin de procéder aux actions périodiques. La deuxième quinzaine du mois de mai a déjà marqué le lancement d'une série de campagnes périodiques visant à soulager le paysage urbain de l'invasion des gravats et des déchets de démolition, mais aussi des déchets ménagers et des mauvaises herbes. L'objectif étant, d'abord, de collecter pas moins de 14 mille mètres cubes de déchets solides dans plusieurs zones du Grand-Tunis, notamment à El Mourouj, à El Kabaria, à la cité El Khadhra, au Omrane supérieur, à la cité Ezzouhour, à Essijoumi, ainsi qu'à Bab B'har. Pour ce, des équipements supplémentaires ont été loués pour étoffer les prestations. Parallèlement, une campagne de désherbage a été lancée.