L'UE mobilise 400 millions d'euros pour accompagner la Tunisie dans la mise en place d'un plan d'action sur 5 ans L'Institut arabe des chefs d'entreprise organise le 13 juin, la première édition du Forum de Tunis, portant sur le thème «Le statut de partenaire privilégié pour la Tunisie: craintes et opportunités», et ce, en présence de hauts responsables de la commission européenne. Les assises de ce forum seront focalisées sur le partenariat entre la Tunisie et l'Europe, qui comprend plusieurs facettes et aura immanquablement des répercussions sur l'organisation de la société tunisienne, l'administration, la justice, le système éducatif et l'économie, en l'occurrence. «La négociation de cet accord intervient dans une période transitoire où la situation socio-politique est fragile et s'accompagne d'un déficit de communication susceptible d'engendrer des incompréhensions et des craintes sur un accord dont le contenu est sujet à controverse». Les organisateurs estiment, par ailleurs, que cet accord doit permettre à la Tunisie de faire entendre sa voix au sein des organes consultatifs et de gouvernance européens et d'engager une série de réformes pour se mettre à niveau conformément aux standards européens dans différents domaines. A travers cet accord, les deux partenaires envisagent de porter leurs relations à un niveau plus stratégique, «qui se terminera par un engagement plus fort de l'Union européenne aux côtés de la Tunisie, et ce, dans la mise en œuvre d'un renforcement de l'Etat de droit et des libertés, d'un développement durable inclusif, réduisant les disparités au sein de la société, et par une plus grande contribution de la société civile au processus de transition». C'est dans ce contexte que s'inscrivent les travaux de la première édition du forum de Tunis, qui seront axés sur les priorités du nouvel accord, son étendue et ses conséquences sur la compétitivité de l'économie tunisienne et l'environnement des affaires en Tunisie dans le cadre d'un panel intitulé «Feuille de route du partenariat». «La Tunisie aura à mettre en œuvre des réformes pour édifier des institutions et une administration en mesure de conduire le processus de transition tant sur le plan politique qu'économique». Des réformes qui doivent contribuer à une harmonisation réglementaire qui permettra à terme d'atteindre un nouveau palier d'intégration de l'économie tunisienne à l'échelle mondiale mais ausi régionale. L'Europe se propose d'accompagner la Tunisie dans la mise en place d'un plan d'action sur 5 ans, sur lequel elle est prête à engager 400 millions d'euros de dons, et au travers duquel, outre des réformes politiques, l'Europe entend une libéralisation accrue, une harmonisation du cadre législatif en matière commerciale et une infrsatructure compétitive au service d'un accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca), favorisant une coopération sectorielle avancée. Le nouvel accord a pour objectif d'élargir le champ de la coopération dans les trois principaux secteurs, à savoir: les services, les investissements et l'agriculture. Il propose, par ailleurs, une convergence réglementaire progressive avec la législation européenne avec pour but la suppression des barrières non tarifaires au commerce. Cet aspect de l'accord sera le thème du second panel, qui s'intéressera au «nouveau cadre de la coopération sectorielle: services, investissements, agriculture et barrières non tarifaires». En effet, outre l'environnement législatif, la Tunisie doit être en mesure de réformer son économie pour gagner en valeur ajoutée par l'orientation vers l'économie du savoir. La Tunisie pourra bénéficier de l'accompagnement de l'UE sur le chemin des réformes, mais est-elle prête à jouer le jeu et à assumer les choix qui en découleront ? Le secteur privé tunisien est-il prêt à faire face à l'ouverture de son marché à la concurrence européenne ? Doit-il être soutenu par un programme d'accompagnement? Quelles sont les priorités de l'économie tunisienne face à la démarche proposée par l'UE ? Comment tirer le meilleur profit de ce programme? Quelles réformes pour quels objectifs ? Des réponses seront formulées pour répondre à ces interrogations.