C'était, hier vers midi, qu'une dizaine de fidèles ont interrompu le prêche du vendredi, alors qu'il était en train de se dérouler, comme à l'accoutumée, à la mosquée « Zrarïa», située à la rue Mongi-Slim, à la place Bab Bhar, dans la capitale. Dans le brouhaha de la foule en colère, un groupe de pratiquants ont décidé de se retirer carrément de la mosquée, suite à ce qu'ils qualifiaient comme un véritable dérapage religieux intolérable commis par l'imam prédicateur. Ce dernier a été fort critiqué d'avoir transformé le prêche du vendredi en un meeting politique, versant dans l'idéologie religieuse, en s'écartant, selon eux, des normes du discours religieux requis. Sur fond d'une protestation momentanée, limitée dans le temps et dans l'espace, des critiques fracassantes ont été adressées à l'encontre dudit imam qui, à l'entendre parler, n'a pas tari d'éloges à l'endroit de la doctrine chiîte répandue notamment en Iran et dans certaines régions arabo-musulmanes du Golfe. Il lui a également été reproché d'avoir exagéré dans son allégeance au parti libanais Hezbollah et principal allié de l'Iran et du régime syrien de Bachar Al Assad. Des propos jugés provocateurs qui n'ont fait qu'inciter des jeunes à quitter la mosquée pour aller faire leurs prières dans d'autres mosquées situées aux alentours dans la médina. D'autres, après avoir boycotté le prêche, n'ont pas hésité à reprendre de plus belle, en poussant l'imam prédicateur en question à lâcher prise pour qu'il soit remplacé par son second. Celui-ci a été désigné pour guider la prière du vendredi. Certains d'entre eux ont juré d'avoir recours au ministère des Affaires religieuses. Pour rappel, la fanatisation rampante représente, ces derniers mois, un raz-de-marée qui gagne de plus en plus du terrain, sans contrôle aucun. Le ministre des Affaires religieuses a été, à maintes reprises, interrogé sur ce phénomène dévastateur. Sa réponse est que le ministère est en train de récupérer la majorité de ces mosquées, devenues des fiefs de groupuscules extrémistes dont seulement une centaine est encore sous leur coupe. Des comportements intolérables dans l'impunité totale.