A quelques semaines du coup d'envoi des festivals d'été, Mahdi Mabrouk, le ministre de la Culture, a convié la presse nationale à une rencontre portant sur trois thèmes autour desquels s'articule la majeur partie de l'activité du ministère ces derniers mois, à savoir les préparatifs pour la saison festivalière, l'actualisation du système de subventions et, enfin, les mesures entreprises pour combattre la corruption. Les festivals... Lors de cette conférence de presse, le ministre a déclaré que les festivals d'été ne sont pas uniquement des spectacles et des soirées; c'est tout un système administratif, juridique et financier, quasi inexistant jusqu'à ce jour, qu'il faudrait mettre sur pied. C'est ainsi qu'après avoir exposé la situation générale de nos festivals et les différentes failles juridiques et administratives, sans oublier, bien entendu, les obstacles financiers dont ils souffrent, il a annoncé que son département a présenté un projet de décret pour la création d'une agence nationale de mise en valeur des festivals et des festivités culturelles. L'annonce officielle et effective de la naissance de cette agence se ferait dans les prochains jours. Le ministre a affirmé, aussi, que les préparatifs sont actuellement en cours pour la publication d'un cahier des charges qui fixerait les critères techniques et sécuritaires pour l'organisation des concerts et des manifestations culturelles. Il aura pour objectifs de régulariser les différents cadres juridiques, administratifs et autres pour une meilleure efficacité du travail, insistant sur le fait que le ministère observera la neutralité comme toujours, et n'interviendra pas dans la nomination des directeurs et des comités des festivals, à part ceux de Carthage et Hammamet. La subvention... L'Etat reste à nos jours le plus grand et dans la plupart des cas, le seul «mécène» et bailleur de fonds de l'art et du produit culturel, en général. Aussi et malgré la baisse considérable du budget de la culture pour cette année 2013, les subventions allouées aux projets artistiques n'ont-elles pas été revues à la baisse. Ces dernières, a-t-il rappelé, sont régies par des décrets et des lois qui organisent leur attribution, précisant qu'elles se sont accordées sous plusieurs aspects : aides directes pour la production et pour la gestion des espaces, achat et diffusion du produit, promotion, et même sous forme de services, tels que billets d'avion, frais de déplacement, hébergement, couverture sociale, matériels... Ces subventions ont atteint plus de 36 millions de dinars pour l'année 2013. Malgré l'existence du cadre juridique qui organise le système des subventions, une révision des textes serait nécessaire pour plus de transparence et de rigueur, afin de compter de nouveaux acteurs culturels qui devraient, eux aussi, siéger dans les différentes commissions d'octroi des aides. La corruption... Le ministre de la Culture a, par ailleurs, déclaré qu'une guerre contre la corruption et les malversations a été déclarée, après qu'il avait découvert plusieurs anomalies dans les dossiers traités par le ministère. Il a ainsi annoncé que le département a entamé un long travail d'assainissement pour déceler les failles administratives et que des propositions de textes de loi ont été déjà soumises au gouvernement pour contrecarrer et neutraliser les réseaux de corruption. Il a, également, affirmé que le ministère de la Culture ne fermera pas les yeux sur les dossiers de malversation ou de non-respect des engagements conclus. Dans ce sens, il a révélé que 40 autres dossiers sont actuellement entre les mains de la justice et que des sociétés de production cinématographique sont aujourd'hui redevables à l'Etat de 1,8 million de dinars pour des produits non livrés et 40 autres dossiers sont actuellement devant la justice.