Ce matin, le comité de soutien tient une conférence de presse Après l'affaire de Ghazi Béji et son ami Jabeur Mejri, condamnés chacun, le 28 mars 2012, par le tribunal de première instance de Mahdia, à une peine de sept ans et demi et une amende de 1.200 dinars pour avoir publié sur les réseaux sociaux des caricatures représentant le Prophète Mahomet et des livres critiquant l'islam, après celle de «Zwewla», le groupe de jeunes tagueurs qui sont passés devant le tribunal pour s'être tout simplement exprimés en taguant sur un mur public, voilà que la liberté d'expression prend un énième coup avec l'affaire du jeune rappeur Weld El 15 et sa fameuse chanson et son clip Bouliçia Kleb (les policiers sont des chiens). Traduit devant le tribunal jeudi dernier, après s'être livré de lui-même aux autorités, sur les conseils de ses avocats et de son comité de soutien (artistes, blogueurs, rappeurs, juristes et journalistes), optimistes quant à l'issue du procès, voilà que les chefs d'accusation —encore heureux que le juge ne les ait pas tous retenus— et le verdict plus que sévère (deux ans de prison ferme) sont venus anéantir cet espoir de justice clémente et ouverte à la liberté d'expression, pour laquelle les Tunisiens ont milité et se sont révoltés contre le régime de Ben Ali. Face à ce revers, à la violente et démesurée réplique des policiers contre les artistes, les blogueurs et les journalistes présents qui ont manifesté leur désapprobation quant à la lourdeur de la peine, le comité de soutien a décidé de tenir une conférence de presse, aujourd'hui à 10h30, à El Teatro. En plus de ce qui sera décidé par ce comité, il est certain que les rappeurs qui ne bénéficient pas du statut d'artiste —le cas de Weld El 15—, en mal d'expression, qui n'ont que les réseaux sociaux et le Net comme supports de diffusion (les murs pour les tagueurs), livrés à eux-mêmes et devant faire face à un système judiciaire loin d'être clément, comptent répondre à cette affaire à coups de mots éloquents nourris par un fort sentiment d'injustice. Nous en saurons davantage ce matin, lors de la conférence de presse qui sera, à n'en point douter, chaude et très suivie.