A moins de deux semaines du mois saint, le torchon brûle déjà entre le ministère du Commerce et de l'Artisanat et les bouchers. Ces derniers refusent catégoriquement la fixation des tarifs de vente des viandes bovine et ovine au public. «Des tarifs injustes», selon les bouchers de la région qui ont tenu, hier au siège de l'Union régionale du commerce et de l'industrie de Sfax, une assemblée générale pour étudier les nouvelles mesures imposées par le ministère de tutelle. La fixation de prix plafonds à la vente au public des viandes bovine et ovine par le ministère du Commerce risque de ruiner les bouchers, souligne M. Fethi Kamel, président de la Chambre régionale des bouchers de Sfax. «Cette décision nous impose des prix de vente en détail inférieurs à ceux de l'achat en gros !» souligne M. Hamadi Majdoub, vice président de la Chambre régionale des bouchers de Sfax. «Allez visiter les abattoirs et prenez connaissance des prix de vente de la viande rouge. On achète le kilo d'agneau à 20 dinars. On nous demande de le vendre à 16 dinars !», s'indigne-t-il. Il ajoute : «Nous avons accompagné le ministre du Commerce à l'un des abattoirs de Sfax et lui avons démontré sur le champ que le prix d'achat du kilo d'agneau dépasse parfois les 20 dinars. Il a été convaincu. Hélas, les nouvelles tarifications ont, non seulement surpris tous les professionnels du secteur, mais risquent de les obliger à abandonner cette activité». Rappelons que le ministère du Commerce a entamé, dès lundi dernier, l'application de la nouvelle tarification comme suit : 16 dinars le kilo de viande ovine, 15,500 dinars le kilo de viande bovine désossée, 13,200 dinars le kilo pour les côtelettes de viande bovine et 9,700 dinars le kilo de viande bovine avec os. Le ministre du Commerce et de l'Artisanat a affirmé que «le gouvernement est déterminé à appliquer la nouvelle tarification des viandes rouges décidée le 20 Juin 2013»