Est-ce le début de la fin du groupuscule salafiste de la cité Ghezala? Mercredi 17 juillet 2013. C'est l'heure de la rupture du jeûne. Toutes les rues de la cité Ghezala (gouvernorat de l'Ariana) sont désertes. Pas âme qui bouge... Sauf du côté de la salle des fêtes Al Badr où l'activité est bizarrement inhabituelle, en raison de la présence de renforts policiers. Il n'y a pas photo : c'est «l'ambiance» d'une descente. Et ce qui devait arriver arriva, lorsque les agents de la brigade antiterroriste, appuyés par leurs camarades de la brigade criminelle, lancèrent l'assaut final dans une superbe villa soupçonnée d'avoir été érigée en foyer de jihadistes salafistes et d'armes... au mépris de son propriétaire qui réside à l'étranger. Bilan : saisie de quantités d'armes, mais hélas aucune arrestation. «Qu'à cela ne tienne», nous confie une source sécuritaire qui jubile à «l'idée d'avoir réalisé l'important, à savoir la saisie d'armes qui attendaient d'être utilisées un jour». Il reste ces questions têtues, voire énigmatiques : comment les tenanciers de la boîte ont réussi à brûler la politesse aux policiers ? Etaient-ils au courant de cette descente ? Et pourquoi ont-ils dissimulé leurs armes dans un quartier résidentiel situé dans une cité très fréquentée ? La bonne piste ? Selon les premiers éléments de l'enquête, ce joli coup de filet a porté un coup dur au groupuscule salafiste de la cité Ghezala qui avait, sous Ben Ali déchu, et en dépit d'arrestations massives, mené la vie dure au régime et cela sous la houlette d'un certain H.S., un camarade de combat d'Abou Iyadh et qui, à l'époque où il était un brillant étudiant en médecine, avait séjourné plusieurs fois en prison au plus fort de la foudroyante purge lancée, dans les années 90, dans les rangs de la nébuleuse intégriste. Est-ce vraiment le début de la fin de ce dangereux réseau profondément imprégné de l'idéologie d'Al Qaïda et dont l'activité touche les quartiers voisins de Raoued, Borj Touil, Jaâfar jusqu'à l'inévitable Cité Ettadhamen?