Dans son rapport annuel sur la situation des flux d'investissements directs à l'étranger (IDE) pour l'année 2012, la CNUCED fait état de trois principales tendances caractérisant la situation économique mondiale: des montants globaux à la baisse, une part croissante à destination des pays en développement, et une plus forte prise en compte de facteurs liés au développement durable. Une chute globale des flux d'IDE qui n'affecte que très légèrement les pays MED Comme l'avait anticipé le rapport de l'année 2011, les flux mondiaux d'IDE ont globalement chuté. La CNUCED enregistre, en effet, une baisse de 18% des investissements en 2012. Le montant total est de 1350 milliards de dollars, soit 1047 milliards d'euros. Ces chiffres sont quelque peu décevants dans la mesure où les flux d'IDE avaient été, depuis deux ans, en augmentation constante. Les flux de 2012 sont ainsi inférieurs aux flux enregistrés durant la période précédant la crise financière de 2008. Les onze pays méditerranéens réunissent au total 37,3 Md$, soit 2,8% du montant total des investissements directs étrangers. Le total des investissements dans les pays méditerranéens diminue donc seulement de 2% (1,64 Md$) par rapport à 2011, un résultat relativement stable compte tenu de la tendance globale. Par ailleurs, la part qu'occupent ces pays sur l'ensemble des flux entrants d'IDE augmente légèrement de 0,2%. Cette année encore, une disparité persiste entre les pays MED et aucune tendance régionale homogène ne peut être observée à l'intérieur du Maghreb et du Machrek. En effet, le Maroc fait office de moteur en termes d'attraction des IDE par rapport à ses voisins d'Afrique du Nord (et du continent africain de manière générale) tandis que l'Algérie enregistre une forte baisse des flux d'investissement. La Tunisie parvient à continuer sa progression en termes d'attraction d'IDE. L'Egypte, quant à elle, réussit de nouveau à attirer des investisseurs suite à la chute des montants en 2011 même si ces derniers restent loin derrière les chiffres de 2010. Pour les pays de l'Est de la Méditerranée, la tendance est plus homogène dans la mesure où les chiffres de 2012 restent relativement stables par rapport à ceux de 2011 : les IDE sont légèrement en hausse au Liban et en Palestine et légèrement en baisse en Jordanie et en Israël. La Turquie, quant à elle, après avoir presque doublé ses flux entre 2010 et 2011, enregistre en 2012 une baisse de près de 25%. Les pays en développement se positionnent comme première destination des IDE mondiaux La deuxième tendance relevée par le rapport porte sur la place qu'occupent désormais les pays dits en développement. En effet, pour la première fois, ces derniers réussissent à attirer davantage d'IDE que les pays dits développés (52%) tout en étant à l'origine d'un tiers des investissements directs à l'étranger. Le record en termes d'investissement que parviennent à établir les pays émergeants est en partie dû à la chute des flux d'IDE dans les pays développés qui en ont attiré seulement 32% pour l'année 2012. Le taux global d'IDE entrants pour les pays émergeants est, quant à lui, resté relativement stable entre 2011 et 2012. L'analyse régionale des destinations des flux d'investissements met en avant le fait que les investisseurs semblent davantage enclins à investir en Afrique, notamment en Afrique du Nord où les investissements ont augmenté de 35% pour atteindre un montant de 11,5 milliards de dollars en 2012, soit environ 9 milliards d'euros. Pour ce qui est des autres économies régionales, le rapport de la CNUCED montre que les flux d'IDE ont diminué de 5% vers l'Asie de l'Est et l'Asie du Sud-est. Il s'agit du premier recul depuis 2009. Les mauvais résultats sont en partie dus au recul des flux d'IDE vers des pays comme la Chine, Hong-Kong, la Malaisie ou la Coré du Sud dans un contexte de crise économique mondiale. L'Asie de l'ouest, qui comprend selon la CNUCED, la Turquie ainsi que l'ensemble du Golfe persique, enregistre de manière globale pour la quatrième année consécutive une baisse du flux d'IDE entrant sur le territoire. Ce résultat est majoritairement dû à l'instabilité politique de la région. Les deux principaux bénéficiaires ‘historiques' d'IDE, l'Arabie Saoudite et la Turquie, attirant à eux deux 52% des IDE enregistrent des baisses atteignant respectivement 23% et 25%. Toutefois, l'Arabie Saoudite laisse pour la première fois la première position en termes d'investissement entrants à la Turquie.