• Le «World Investment report» présenté pour la première fois en Tunisie. • Une hausse des IDE de 42,12% par rapport à 2011 et de 14,15% par rapport à 2010. • 274 millions de dollars d'investissements étrangers en Tunisie durant le premier trimestre 2012
Si l'on en croit le « World Investment report », publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les investissements directs étrangers (IDE) vers l'Afrique ont baissé en 2011 pour la 3ème année consécutive, soit 42,7 milliards de dollars en 2011. Cette baisse a été constatée au niveau de l'Afrique du nord avec la chute des IDE en Egypte et en Libye et même pour la Tunisie qui a accusé une régression de 24% des IDE qui passé entre 2010 et 201 de 1,51 milliards de dollars à 1,14 milliards de dollars. Cette baisse n'est pas surprenante. Conjoncture oblige, les responsables de l'l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (Fipa), considèrent cette baisse semble normale vu les événements que le pays a connu durant l'année dernière. La Tunisie demeure néanmoins un site attractif des IDE et la reprise des investissements étrangers n'a pas tardé. D'ailleurs, pour les cinq premiers mois de l'année encours, les statistiques de la FIPA montrent que 62 nouvelles entreprises se sont implantées en Tunisie, outre l'augmentation des IDE de 42,12% par rapport à 2011 et 14,15% par rapport à 2010. Durant la même période, les IDE déclarés dans le secteur manufacturier ont connu une hausse remarquable de 18%. « C'est une hausse très significative. Le secteur manufacturier est un secteur créateur d'emploi », explique le Directeur général de FIPA, Noureddine Zekri.
Pour sa part, James Zhan, directeur de la division de l'Investissement et des entreprises à la CNUCED, estime que la reprise des IDE en Tunisie devrait se confirmer. Il estime que « les indices pour 2012 sont plutôt positifs avec 274 millions de dollars d'investissements durant le premier trimestre soit +21% en comparaison avec 2011». Plus encore, il explique que les grands projets déjà annoncés par le Premier ministère, sont de l'ordre de 556 millions de dollars soit le double des projets déclarés une année auparavant. Et c'est dans ce contexte que s'inscrit l'allocution du Ridha Bettaeib, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale qui affirme que la Tunisie n'épargnera aucun effort pour soutenir les entreprises étrangères. Néanmoins, selon le rapport, les efforts du gouvernement tunisien, comme tout autre pays, devraient connaître un nouveau souffle et surtout une nouvelle ère avec des changements dans la stratégie d'attraction des investissements.
Une nouvelle stratégie
L'intitulé du rapport le mentionne déjà. «Vers une nouvelle génération de politiques d'investissements», tel est l'intitulé du rapport. Une stratégie qui revendique des nouvelles règles qui concernent par exemple le respect de l'environnement, la responsabilité sociétale de l'entreprise outre la participation dans une croissance inclusive. Le rapport fixe déjà des règles générales à suivre. Il s'agit de 11 principes fondamentaux pour la formulation de politiques d'investissement et fondés sur l'objectif clé de promouvoir l'investissement comme moteur de la croissance inclusive et du développement durable, la fixation des lignes directrices détaillées qui définissent les politiques nationales de l'investissement aux niveaux stratégiques, réglementaires et administratifs. Dans le même contexte, le rapport mentionne aussi l'importance d'une aide dédiée aux décideurs politiques pour la mise en œuvre des stratégies d'investissements orientées vers la dimension sociale et le développement durable. Le Maroc toujours champion régional Selon le rapport, les économies pétrolières africaines sont dans le top five des pays de destination des IDE en Afrique, à savoir le Nigeria suivi de l'Afrique du Sud, du Ghana, du Congo et de l'Algérie. Au niveau de l'Afrique du Nord, le Maroc devance largement la Tunisie et l'Egypte. Selon le « World Investment Report 2012 », le Maroc a enregistré la plus forte hausse parmi les pays de la région, alors que l'Egypte a enregistré, la même année, un flux d'IDE négatif. C'est dire que l'Egypte a connu plus de désinvestissements que d'investissements. Le Royaume Chérifien représente déjà 33% des flux des IDE dans la région de l'Afrique du nord et 6% des IDE en Afrique. Parallèlement, l'Egypte a connu durant l'année dernière une baisse remarquable des IDE qui ont passé de 6,39 en 2010 et... 0,48 milliards de dollars en 2011.
Pays en développement, plus attractifs !
« Le Rapport sur l'investissement dans le monde 2012 » indique également que les pays en développement ont continué à attirer près de la moitié du total des IED entrants (45 %) en 2011, tandis que les flux à destination de ces pays ont atteint un nouveau sommet, s'accroissant de 11 % pour atteindre 684 milliards de dollars (tableau 1). Les entrées d'IED vers les pays en transition ont représenté pour leur part 6 % du total mondial. Elles se sont accrues en 2011 de 25 %. Au sein de ces deux groupes de pays, on observe un fort gonflement des investissements à destination d'Asie, et une croissance supérieure à la moyenne des flux d'IED vers l'Amérique latine et les Caraïbes, ainsi que vers les économies en transition.
Les flux à destination de l'Afrique, au contraire, ont continué à décliner en 2011. La récession des IED s'est poursuivie dans les pays les plus pauvres, les flux à destination des pays les moins avancés (PMA) régressant de 11 % pour atteindre 15 milliards de dollars.
La CNUCED anticipe une poursuite de la croissance des IED entrants à la fois en direction des économies en développement et en transition, où ils atteindraient respectivement 720 et 100 milliards de dollars en 2012, pour ensuite s'accroître encore et atteindre une fourchette de 760–930 milliards de dollars pour les pays en développement et de 110–150 milliards pour les économies en transition en 2014.