La Tunisie ne cesse de s'affirmer comme un site attractif pour les affaires. Une réalité qui vient d'être confirmée par le bon classement dans le rapport de Davos sur la compétitivité. En gagnant 8 places, passant de la 40ème à la 32ème place, la Tunisie réalise une performance inégalée. Avec ce classement, on aspire à un intérêt croissant de la part des investisseurs étrangers. Durant les 8 premiers de l'année, on enregistre une légère hausse de 2% des IDE. Selon les chiffres publiés mardi dernier par l'Agence de Promotion de l'Investissement étranger (FIPA), la Tunisie a attiré 1432.9 MD d'IDE depuis le début de l'année, contre 1403MD durant la même période de l'année dernière. Les investissements étrangers au cours des huit premiers mois de l'année 2010 A cause de la crise économique et financière les IDE ont accusé une baisse considérable durant l'année 2009, qui a atteint plus de 32%. Au cours de l'année 2010, et avec les signes de reprise économique, les IDE retrouvent peu à peu des couleurs, inscrivant des signes positifs. Selon le dernier bilan publié par la FIPA, les IDE ont enregistré une hausse de 2% au cours des 8 premiers mois de l'année. Ils ont ainsi atteint 1432,9 millions de dinars dont 1237,3 millions de dinars d'investissements directs et 195,6 millions de dinars en portefeuille. L'analyse du flux des IDE révèle une forte concentration sur les secteurs énergétiques et les secteurs des industries manufacturières enregistrant respectivement 760 millions de dinars et 305 millions de dinars. D'autre part, les réalisations des huit premiers mois de l'année 2010 ont également permis : • l'entrée en production de 124 nouvelles entreprises à participation étrangère • la réalisation de 146 opérations d'extension par des entreprises étrangères implantées en Tunisie, dans le cadre du développement de leurs activités • la création de 7 221 nouveaux postes d'emplois dont 5 927 postes dans l'industrie manufacturière. Les investissements en portefeuille sont très faibles à cause d'un marché financier pas très dynamique, et une législation encore très rigide selon certains investisseurs. Introduire plus de souplesse dans l'investissement en portefeuille permettrait de doubler, voir tripler les montants investis. Surtout avec le nombre de plus en plus croissant d'entreprises qui sont cotées. De bonnes perspectives pour l'année en cours Tous les rapports, ainsi que toutes les analyses, s'accordent à affirmer une reprise des IDE dans le monde au cours de cette année. Selon le dernier rapport de la CNUCED sur l'investissement dans le monde, les flux mondiaux d'investissement étranger direct (IED) ont commencé à se redresser dans la seconde moitié de 2009. Et il y a eu au cours de la première moitié de 2010 une légère hausse qui a fait naître un optimisme modeste pour les perspectives de l'IDE dans le court terme. À plus long terme, le redressement des flux d'IDE devrait s'accélérer. Les apports d'IDE au niveau mondial devraient dépasser 1 200 milliards de dollars en 2010, et atteindre entre 1 300 et 1 500 milliards de dollars en 2011, puis 1 600 à 2 000 milliards de dollars en 2012. Mais il pèse sur ces perspectives des risques et des incertitudes, notamment du fait de la fragilité de la reprise économique mondiale. L'actuel redressement de l'IDE intervient après un repli spectaculaire des flux d'IDE dans le monde en 2009. Après une contraction de 16 % en 2008, les entrées mondiales d'IDE ont encore chuté de 37 %, à 1 114 milliards de dollars, tandis que les sorties diminuaient de 43 %, à 1 101 milliards de dollars. Selon le même rapport, la Tunisie est classée 9ème en matière d'IDE en Afrique. Avec «seulement» 1,69 milliards de dollars US d'IDE en 2009, la Tunisie est devancée par l'Angola (13 milliards), l'Egypte (6,7 milliards), le Nigeria (6 milliards), l'Afrique du Sud (5,8), le Soudan (3 milliards), l'Algérie (2,85 milliards), la Libye (2,67 milliards) et le Congo (2,5 milliards). Ce positionnement est à relativiser, vu que ceux qui nous précèdent sont des pays pétroliers, un secteur qui connaît et mobilise de grands investissements étrangers. Rappelons à ce niveau que les IDE en Tunisie ont enregistré une baisse de 33% en 2009, s'inscrivant dans la tendance mondiale totalisant 2382 MD. Plus d'attractivité de la Tunisie La Tunisie a de grandes chances de profiter de la crise économique mondiale, en se positionnant comme une solution de sortie de crise pour certains opérateurs économiques. Les problèmes financiers, et le manque de compétitivité, que sont en train de vivre les plus grands groupes industriels et de services européens, peuvent constituer un avantage pour la Tunisie, profitant ainsi de la proximité, d'une bonne infrastructure et d'une main d'œuvre qualifiée et pas très coûteuse. Dans ce sens les instances responsables de l'investissement étranger doivent confectionner une nouvelle stratégie pour attirer plus d'investisseurs. A cette stratégie doivent contribuer tous les départements ministériels, que ce soit au financièrement ou au niveau de la conception. Il s'agit de département tel que l'Agriculture, le commerce, l'Industrie, le développement économique (évidemment), les affaires étrangères,…. Il est important aussi de faire participer le secteur privé pour parrainer des activités et des manifestations sectorielles qui peuvent avoir un impact négatif sur le pays. Nos compétences à l'étranger doivent aussi contribuer à cet effort de commercialisation du site Tunisie. Ils doivent être intégrés et consultés à travers des canaux officiels, afin d'orienter la stratégie tunisienne. Il est important aussi de mettre les moyens financiers nécessaires pour financer des actions et des manifestations d'une grande importance. A ce niveau on doit se mesurer à d'autres pays comparables au notre.