Le lâche assassinat du constituant et coordinateur général du Courant populaire, Mohamed Brahmi, continue à faire des vagues dans la rue tunisienne. Hier, l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis a été le théâtre de deux manifestations. La première a vu des milliers de manifestants du Front populaire soutenus par d'autres partis politiques et militants de la société civile appeler pacifiquement à la désobéissance civile. Un mouvement qui se poursuivra «jusqu'à la chute du gouvernement et la dissolution de l'ANC», comme le souligne l'un des leaders du Front populaire. La deuxième, pro-islamiste, soutient la légitimité et veut l'exclusion des caciques de l'ancien régime ainsi que Nida Tounès, dirigé par Béji Caïd Essebsi. Selon des sources concordantes, ils étaient quelques centaines à scander des slogans de soutien à Ennahdha et à Rached Ghannouchi, président du parti islamiste. Les avocats ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont organisé une marche de protestation qui a démarré à partir de la Maison de l'avocat à Bab Bnet pour rejoindre celle du Front populaire auprès de la statue d'Ibn Khaldoun. Les forces de l'ordre, fortement mobilisées depuis jeudi soir, ont essayé de canaliser les manifestants tant bien que mal sans recourir aux bombes lacrymogènes utilisées la veille. Il est à signaler que les obsèques du martyr Mohamed Brahmi se dérouleront aujourd'hui, au cimetière du Jellaz, et qu'il sera enterré au carré des Martyrs.