«Aujourd'hui,l'instabilité reste, facteur qui préoccupe 94.8% des entreprises Les entreprises allemandes inplantées en Tunisie sont plutôt optimistes. L'enquête menée par l'AHK, la chambre tuniso-allemande de l'Industrie et du Commerce, réalisée auprès de 143 entreprises avec une participation allemande majoritaire dans le capital, montre que «40.3% (47.9% en 2012) des entreprises ayant participé à l'enquête envisagent une augmentation de leur exportation en 2013 contre seulement 18.2% des entreprises, qui s'attendent à une diminution de leur chiffre d'affaires à l'exportation». Le reste, 32.5% des entreprises, estiment que le niveau des exportations en 2012 serait maintenu cette année. Les prévisions les plus optimistes sont formulées par les opérateurs de l'industrie électrotechnique. « 47.1% des entreprises du secteur s'attendent à une augmentation des exportations, alors que pour le secteur textile, seulement 31% pensent augmenter leurs exportations, contre 36% en 2012», selon l'enquête. Pour ces deux secteurs, 27.6% des entreprises du textile prévoient une diminution de leurs niveaux d'exportation et 11.8% pour l'électrotechnique, contre 21.4% en 2012. Cet optimisme pour le niveau de l'activité de ces entreprises se traduit par l'évolution positive des effectifs dans ces secteurs pour l'année 2013. «Tous secteurs confondus, 13% des entreprises interviewées qui ont répondu au questionnaire envisagent une réduction de leurs effectifs, contre 16.9% en 2012, et 26% envisagent une augmentation», démontre la publication de l'AHK. Ce rythme d'activité soutenu semble encourager les entreprises allemandes à développer des plans d'investissement durant l'année 2013. L'étude estime, pour cette période difficile pour le site Tunisie, que « 31.2% des entreprises interrogées prévoient une augmentation des investissements par rapport à l'année précédente contre 15.6% qui prévoient une diminution. ». Toutefois, 39% des entreprises allemandes, la grande frange, selon l'enquête, ne s'attendent à aucun changement dans l'évolution des investissements en 2013. Evoluant au pair avec les exportations, le secteur de l'électrotechnique occupe la première place dans la distribution sectorielle des investissements avec un taux de «47.1% des entreprises qui envisagent une augmentation des investissements contre seulement 11.8% qui prévoient un recul des investissements par rapport à l'année précédente». Les coûts de production passent au troisième rang des atouts Cette enquête est également intéressante, dans une logique de benchmarking, puisque la grande majorité des sociétés disposent d'autres sites en dehors de la Tunisie. Comme à l'accoutumée, la proximité géographique par rapport à l'Europe figure au premier rang des avantages du site tunisien, selon 80.5% des entreprises. «Cette proximité est autant appréciée par les entreprises du textile (79.3%) que par les sociétés du secteur électrotechnique (85.3%)», rappelle l'étude. En deuxième position, les entreprises allemandes apprécient la générosité des avantages fiscaux accordés aux entreprises exportatrices. «Cette année, ce facteur atteint 58.4 %, contre 57.7% en 2011», estime l'enquête. En troisième position, les coûts de production compétitifs perdent de leur poids en tant qu'atout du site Tunisie. «Cette baisse est enregistrée aussi bien dans le secteur électrotechnique, 44.1% en 2012 contre 71.4% en 2011, que dans l'industrie textile où aujourd'hui 24.1% des sociétés désignent les coûts de production compétitifs comme atout de la Tunisie, contre 28% en 2011», peut-on lire dans cette publication de l'AHK. S'attardant sur les handicaps, le constat est bien préoccupant. «Aujourd'hui, deux ans après la révolution, l'instabilité demeure le facteur le plus important selon 94.8% des entreprises», estime l'étude. Sur le plan microéconomique, tous secteurs confondus, « le pourcentage des entreprises critiquant la productivité du personnel a encore augmenté aujourd'hui, passant de 38% en 2011 à 46.8% en 2012». Et quantitativement, «pour 35.1% des entreprises, selon l'enquête, le manque de personnel qualifié représente un autre handicap». Conséquence directe des mouvements sociaux, les coûts de production jugés trop élevés sont aujourd'hui cités par 23.4% des entreprises, tous secteurs confondus.