Les mêmes traditions sont transmises de génération en génération L'Aïd El Fitr est célébré avec beaucoup d'allégresse à Kairouan en tant que fête et rite à caractère religieux, et ce, dans une ambiance de recueillement, de solidarité et de grandes retrouvailles. Jeudi 8 août, premier jour de l'Aïd 1434 de l'Hégire, a été une fête synonyme de cadeaux, de jouets, d'étrennes et de nouveaux costumes pour les enfants, les jeunes et les adultes qui se sont adonnés à de multiples activités de divertissement après un mois de relative léthargie sur le plan des loisirs. Dès les premières heures de la matinée, les fidèles affluent vers les différentes mosquées pour effectuer la prière de l'Aïd, un moment de recueillement avant une journée marquée par le partage et l'échange. A la cité Route de Haffouz, nous croisons M. Mohamed Oueslati, imam de la mosquée Ferdaws, qui vient de terminer le prêche de l'Aïd en présence d'un grand nombre de fidèles. Il nous explique qu'en quittant la mosquée, les gens empruntent un chemin différent de celui par lequel ils étaient venus. «Cette coutume est en fait une façon de rencontrer d'autres personnes qu'on aurait déjà croisées sur notre chemin ou devant leurs boutiques et maisons la première fois en allant à la mosquée. Ainsi, on a une autre opportunité de nouvelles retrouvailles pour présenter ses meilleurs vœux...». Des coutumes transmises de génération en génération Puis le rite des visites familiales après le recueillement à la mémoire des morts. En effet, côté coutumes qui se transmettent de génération en génération à l'occasion de l'Aïd, la fréquentation des cimetières, la visite des proches et des familles, les réconciliations et une grande générosité à l'endroit des plus démunis à qui on offre des vêtements et des jouets. Ensuite vers 11h00, les enfants accompagnés de leurs parents se sont dirigés au centre-ville et dans les souks riches en couleurs et teintés d'une douce émotion. Tout le monde était fier de montrer ses habits neufs et était heureux de vivre enfin des moments d'euphorie dans une ambiance de carnaval. Les images se déroulent sous nos yeux comme dans un film animé. Vers 13h00, on rentre chez soi pour partager avec la famille et les proches le repas, un moment de retrouvailles avec les grands-parents et les petits-enfants. En fin d'après-midi, les terrasses de cafés sont envahies par la gent masculine. Et les enfants accompagnés de leurs mamans se dirigent vers les différents manèges occupés par des photographes désireux d'immortaliser l'instant présent pour ceux qui le souhaitent. Des garçons et des filles cheveux au vent s'enivraient d'air pur et couraient dans tous les sens. Ils resplendissaient de fraîcheur et de bonheur. Après cette ambiance festive qui a clôturé le mois de Ramadan, Kairouan retrouvera sa routine et son calme. Rares seront les familles qui sortiront pour aller décompresser dans un restaurant ou qui passeront le week-end dans une ville côtière.