«Pour défendre la personne du ministre mais aussi les valeurs éthiques et culturelles...» Le ministère de la Culture a fermement condamné hier «la lâche agression verbale et physique» contre le ministre de la Culture Mehdi Mabrouk, vendredi, par l'acteur et réalisateur Nasreddine Shili lors de la commémoration, à Tunis, du quarantième jour de l'artiste Azzouz Chennaoui. «Cette agression constitue un grave précédent en Tunisie qu'on ne peut taire sous aucun prétexte», précise un communiqué du ministère de la Culture qui annonce des poursuites judiciaires contre M. Shili. Le service de presse du département de la Culture a par ailleurs démenti les informations rapportées par les réseaux sociaux accusant la délégation accompagnant M. Mabrouk et des milices d'un parti politique d'avoir agressé l'acteur Shili. «Le ministre était seul. Il n'a jamais bénéficié d'aucune sorte de protection sécuritaire ou politique», précise la même source. «Dès le début de la cérémonie, M. Shili faisait du tapage, chahutait et proférait des expressions inappropriées au contexte. M. Shili s'est ensuite rapproché du ministre, qui donnait une déclaration à la chaîne de télévision nationale, pour l'agresser directement en public, avant de prendre la fuite», a expliqué le ministère. Le communiqué ajoute que Shili a cherché, avec la complicité d'une autre personne, à filmer en vidéo cet incident. «Il s'agit d'une tentative désespérée pour porter atteinte au ministre symboliquement et moralement». Le ministère de la Culture a à cet égard annoncé sa décision d'engager des poursuites judiciaires contre Shili «pour défendre non seulement la personne du ministre mais aussi, les valeurs éthiques et culturelles de la société tunisienne qui refuse toutes violences verbales, morales ou matérielles et pour défendre les symboles de l'Etat», écrit le département de la culture. Le ministère lance un appel à toutes les parties politiques, à l'élite intellectuelle, aux structures professionnelles et syndicales de la culture «à assumer leurs responsabilités morales et historiques face à la multiplication des agressions verbales et physiques, contre le ministre de la Culture dans le cadre des campagnes de dénigrement de portée politique et idéologique que connaît le pays». Le département rappelle aussi qu'il a toujours été aux côtés des intellectuels et des créateurs tunisiens agressés, publiant des déclarations pour dénoncer ces agissements et portant devant la justice ces affaires. Il exprime aussi son étonnement du fait que des personnes appartenant au monde de la culture et de l'art «puissent faire usage de violences contre ceux qui ont toujours défendu la liberté de création et d'expression en Tunisie».