Pour beaucoup de médecins, et n'en déplaise à ceux qui en sont affectés, la fibromyalgie est une maladie imaginaire. Pour d'autres, elle relève de la psychosomatique. Qu'elle soit fictive ou psychosomatique, la fibromyalgie fait pourtant bien des dégâts. La majorité de ses victimes, des femmes qui pour la plupart ont dépassé le cap de la cinquantaine, savent que les douleurs sourdes et continues qui minent leurs muscles et les tiennent éveillées, depuis des semaines et parfois même des années, sont bien réelles. La fibromyalgie, ou fibrosite ou encore Spid (syndrome poly algique idiopathique diffus) est en effet une maladie peu connue, mystérieuse pour certains mais qui commence à intéresser la recherche scientifique. En effet, la pathologie, du moins en pays européens, touche environ 20% de la population. En Tunisie, sa prévalence se situerait à 7% et ne fait qu'apparaître au grand jour. Mais qu'en est-il au fait et comment peut-on la définir ? A priori et parce qu'elle est controversée, la fibromyalgie évolue et change constamment de définition. Néanmoins et au stade actuel, il est convenu qu'elle se traduit par des douleurs diffuses qui concernent surtout l'axe du corps et les racines des membres. Ces douleurs, qui irradient la région du cou, le bas du dos et les fesses, sont le plus souvent accompagnées de fourmillement des membres supérieurs, de sommeil agité et de perturbation psychique. Les malades se plaignent également de fatigue intense, localisée généralement dans les muscles. Ils se sentent harassés, exténués et incapables de venir à bout de certaines tâches. Ils peuvent aussi se plaindre de troubles de transit intestinal, de perte d'énergie, de trouble de la mémoire et, plus angoissant, mettent plus de temps que d'ordinaire dans le traitement et la compréhension des informations qui leur arrivent. Beaucoup d'entre eux (un peu moins de la moitié en Europe) présentent une dépression importante due, probablement, à l'état d'isolement dans lequel les placent la souffrance et l'incompréhension de la maladie par leur entourage. Dans un premier temps, le malade ne sait pas à quel spécialiste s'adresser, mais généralement, il finit par échouer chez le rhumatologue. En Tunisie, la fibromyalgie est la cause d'environ 9% en moyenne des consultations en rhumatologie. Mais jusqu'à aujourd'hui, et parce qu'il est encore difficile de définir avec exactitude la maladie, les consultations se répartissent entre psychologues, psychiatres, neurologues et en dernière analyse généralistes. Mal connue, la pathologie est également mal soignée. Cependant, les traitements en cours se concentrent en priorité sur l'élimination de la douleur. Le traitement le plus fréquent fait appel aux analgésiques et aux antalgiques (aspirine, paracétamol, anti-inflammatoire…). Toutefois, et pour les douleurs plus sévères, les médecins préconisent des analgésiques à base de morphine. Mais tous ces traitements pourront être mis à l'écart devant l'arrivée sur scène d'un nouveau médicament. Il s'agit en fait d'une substance utilisée jusque-là pour traiter les neuropathies, et qui semble donner des résultats encourageants dans le cas de la fibromyalgie en réduisant substantiellement la douleur et les différents symptômes accompagnant la maladie.